La pollution invisible, par radioactivité, de l’océan et de tous ses écosystèmes est tout autant silencieuse qu’insidieuse.
Vous souvenez-vous de ces déchets radioactifs qui dorment « d’un œil » au fond de l’océan ? Car, depuis 1946 et pendant près de 50 ans, on a noyé plus de 200 000 fûts de 200 L de ces déchets issus des essais nucléaires et des centrales.
Et cela s’est fait en toute légalité !
Radioactivité : la pollution de l’océan est réelle depuis des années
On prétend que certains éléments comme le césium 134 ou le fer 55 ont totalement disparu. Tandis que d’autres, comme le plutonium 239 ou 240, ont des durées de vie de plusieurs milliers d’années.
Dans les années 1980, seules deux campagnes scientifiques ont été faites en Atlantique Nord-Est. Leurs résultats n’ont révélé que de faibles niveaux d’irradiation. Apparemment !?
Mais, en 1992, lors d’une campagne de surveillance de l’Agence pour l’énergie nucléaire, des niveaux élevés de plutonium 238 ont été relevés dans cette même zone. On avait alors la preuve de fuites de radioactivité des fûts immergés.
Dans les faits, les scientifiques reconnaissent n’avoir aucune idée de la radioactivité résiduelle de ces immersions. Rappelons que les plus anciennes remontent à 70 ans. Les scientifiques admettent aussi ne pas connaître quoi que ce soit de la distribution toxique des fûts sur les fonds marins, ni de leur état actuel.
2 nouvelles campagnes de contrôle de la radioactivité de l’océan
Le manque de données a poussé les chercheurs à planifier deux campagnes océanographiques à 600 km des côtes françaises.
La première doit débuter en 2023 ou 2024. Elle prévoit une cartographie de la zone maritime pour localiser les fûts.
La seconde se concentrera sur les mesures de radioactivité et leur impact sur les écosystèmes marins. À l’issue de ces deux missions d’envergure, l’ensemble des données recueillies sera mis à disposition du public. C’est à vérifier le moment venu…
Prise de conscience tardive des dangers des écosystèmes
« Depuis, la connaissance des fonds marins a progressé, et on sait que les abysses ne sont pas les déserts sans vie que l’on croyait. La question de l’impact sur les écosystèmes de ces déchets radioactifs se pose désormais. Deux campagnes océanographiques françaises programmées à partir des années 2023-2024 devraient permettre de l’évaluer avec précision pour la première fois. »
Patrick Chardon, spécialiste des effets de la radioactivité sur l’environnement au Laboratoire de physique de Clermont-Ferrand
Pourtant les solutions existent déjà !
Des chercheurs innovants ont toujours proposé des solutions pour dépolluer notre belle planète. Mais leur bateau était bloqué au port au nom de l’intérêt économique des grands trusts.
De toute manière, nous n’avons pas le choix. Du retour à l’équilibre des océans dépend notre propre évolution, positive ou non.