« Quelle stratégie de communication pour le thermalisme ? », c’est la question qu’ont choisi d’aborder le CNETh, l’ANMCT et la FTCF au cours d’une conférence organisée dans le cadre des Rencontres Nationales du Thermalisme qui se sont tenues du 7 au 9 novembre derniers à Luchon.
La communication représente indéniablement un enjeu pour toute la profession thermale mais son approche reste problématique du fait de sa multiplicité. Soumise aux règles déontologiques de la communication médicale, balisée par les lois liées à la santé, en retenue face au marché touristique ou prisonnière d’une image publique de bien-être, la communication thermale a besoin de lignes conductrices. La conférence intitulée : « Quelle stratégie de communication pour le thermalisme ? » aux Rencontres Nationales du Thermalisme de Luchon était justement programmée pour revenir sur la complexité d’écriture d’une stratégie commune et lisible.
« Médecine thermale »
Le CNETh, représenté par son délégué général Claude-Eugène Bouvier, s’est prononcé sur le maintien de sa volonté de réunir les acteurs du secteur sous un marketing commun baptisé « médecine thermale ». Défini en 2010, ce terme présente des avantages d’intelligibilité que celui de « thermalisme » n’avait manifestement pas. Souhaitant son acquisition pour pouvoir le proposer aux professionnels, le CNETh a demandé de laisser la mention libre, le temps pour lui d’agir. Il a également procédé à des recommandations, conseillant notamment de prendre en compte le décret du « Sunshine Act à la Française » qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2013. Relatif aux entreprises du médicament, celui-ci leur imposera de rendre publics sur leurs sites internet tous les avantages consentis aux professionnels de santé en nature ou en espèces au-delà d’un seuil de 60 euros.
La communication médicale
L’émergence d’une communauté médicale sur internet est une observation constante dans les différentes analyses qui sont menées sur le sujet. Qu’il soit côté patient ou côté médecins, le recours au site d’informations sur la santé se fait de plus en plus systématiquement. Le foisonnement d’applications, 13 700, en est une bonne illustration. La tendance est donc d’utiliser la carte du Web communautaire avec site et présence sur les principaux réseaux sociaux. Toutefois il ne faut pas négliger le relais immédiat. Les médecins étant aujourd’hui très sollicités par le marketing direct et ne bénéficiant plus des dispositifs que leur apportait jusque-là l’industrie pharmaceutique, ils ont besoin d’outils pour accompagner la relation avec leurs clients. Le cabinet IDS Santé avance l’idée que le patient est ce lien et que le meilleur moyen pour communiquer avec les spécialistes, est de s’adresser à lui.
Du point de vue des professionnels et à propos d’une communication interne, le Dr Dubois, psychiatre des cliniques et thermes de Saujon, préconise de concevoir une véritable dynamique autour de la profession qui pourrait s’envisager par la création d’un réseau professionnel, le montage de congrès, le développement de l’éducation thérapeutique, la réalisation d’un simple suivi de cohortes de patients, ou encore par le lancement de nouveaux projets de recherche.
Communiquer via internet
Appelé à témoigner, Pierre Jal, Directeur de la communication et du développement, est intervenu au nom de Thermauvergne et de la Routes des Villes d’Eaux du Massif Central pour partager un exemple de réussite en matière de communication thermale sur internet. D’une part, un site qui s’adresse aux futurs curistes et d’autre part, un support dédié aux professionnels du thermalisme, membres de l’association du même nom. Cette double stratégie permet non seulement de maîtriser marketing, communication et développement mais aussi d’adapter le discours en lien avec les organismes de tutelles : la CNAM pour Thermauvergne, le ministère du Tourisme pour la Route des Villes d’Eaux.