ParJodie L. Rummer, James Cook University; Bridie JM Allan; Charitha Pattiaratchi, University of Western Australia; Ian A. Bouyoucos, James Cook University; Irfan Yulianto, IPB University et Mirjam van der Mheen, University of Western Australia
Le Pacifique est l’océan le plus profond et le plus vaste de la planète : il recouvre environ un tiers de la surface du globe. Un océan aussi vaste peut paraître invincible. Pourtant, sur toute son étendue – de l’Antarctique au sud à l’Arctique au nord, et de l’Asie à l’Australie en passant par les Amériques – son fragile écosystème est menacé.
Dans la plupart des cas, l’activité humaine est en cause. Nous avons systématiquement pillé le Pacifique de ses poissons. Il nous a servi de poubelle : des déchets ont été retrouvés jusque dans la fosse des Mariannes, à 11 000 mètres sous la surface, l’endroit le plus profond de la Terre.
À mesure que nous rejetons du CO2 dans l’atmosphère, le Pacifique, comme tous les autres océans, devient plus acide. Les poissons en perdent la vue et l’odorat ; les mollusques et autres organismes marins peinent à développer leur coquille.
Les océans produisent l’essentiel de l’oxygène que nous respirons. Ils régulent le climat, nous procurent de la nourriture, et permettent à des millions de personnes de gagner leur vie. Ils sont aussi des lieux d’amusement, de détente et de communion spirituelle. Un Pacifique en pleine santé profite donc à tous.
En comprenant les menaces qui pèsent sur ce précieux océan, nous serons certainement mieux en mesure de le protéger.
Le problème des déchets plastique dans l’océan a été démontré scientifiquement dans les années 1960 quand deux chercheurs ont découvert des carcasses d’albatros qui jonchaient les plages du nord-ouest des îles d’Hawaï, dans le Pacifique Nord. Près de trois poussins d’albatros sur quatre, morts avant d’avoir pu prendre leur envol, présentaient du plastique dans l’estomac.
Aujourd’hui, on trouve de tels débris dans tous les principaux écosystèmes marins de la planète. Leur taille va de quelques nanomètres à plusieurs mètres selon les endroits. Une petite partie de ces déchets s’accumule et forme de gigantesques « vortex de déchets » flottants. L’océan Pacifique héberge le plus grand d’entre eux.
On estime que plus de 15 millions de tonnes de plastique se déversent chaque année dans l’océan depuis les côtes et les fleuves.
La plupart de ces débris venus des terres sont transportés par les cours d’eau. Vingt fleuves et rivières apportent à eux seuls les deux tiers de l’ensemble des déchets plastiques qui se retrouvent dans la mer, et dix se jettent dans le Pacifique Nord. Tous les ans, le fleuve Gyang-Tse en Chine – qui traverse Shanghai – déverse environ 1,5 million de tonnes de débris dans la mer Jaune, un bras du Pacifique.
Un poison fatal
Les déchets plastiques dans les océans présentent d’innombrables dangers pour la vie marine. Des animaux se retrouvent piégés par des débris comme des filets de pêche abandonnés, qui les blessent ou provoquent leur noyade.
Certains organismes, comme les microalgues et les invertébrés, peuvent aussi se loger dans des déchets flottants et parcourir de longues distances. Ils quittent alors leur environnement naturel et risquent de coloniser d’autres régions.
Bien entendu, la santé des animaux sauvages est gravement affectée par l’ingestion de ces débris, notamment des microparticules de plastique de moins de 5 millimètres. Ce plastique peut obstruer la bouche de l’animal ou s’accumuler dans son estomac. Il en meurt souvent après une longue et douloureuse agonie.
Les oiseaux marins en particulier prennent souvent le plastique flottant pour de la nourriture. Une étude de 2019 a démontré qu’il y avait 20 % de risque pour qu’un oiseau de mer meure après l’ingestion d’un seul déchet, et 100 % après en avoir ingéré 93.
Les pays insulaires en première ligne
Le plastique est extrêmement durable et peut flotter sur de très grandes distances. En 2011, 5 millions de tonnes de déchets se sont retrouvées dans le Pacifique à la suite du tsunami qui avait touché les côtes japonaises. Certains débris ont traversé tout le bassin océanique et terminé leur course sur les côtes nord-américaines.
Étant donné que le plastique flottant au large est en majorité transporté par les courants océaniques de surface et les vents, les débris s’accumulent sur les côtes des îles rencontrées tout au long du trajet. Kamilo Beach, à la pointe sud-est de la Grande Île d’Hawaï, est considérée comme l’une des plages les plus polluées au monde. Jusqu’à 20 tonnes de déchets s’y échouent chaque année.
De même, sur l’île Henderson, un atoll inhabité qui fait partie de l’archipel de Pitcairn, dans le Pacifique Sud, 18 tonnes de plastique se sont accumulées sur une plage d’à peine 2,5 km de long. Des milliers de déchets s’y échouent quotidiennement.
Des vortex de déchets subtropicaux
Les déchets plastiques dans l’océan connaissent différents sorts : certains coulent, d’autres s’échouent sur les plages ; d’autres encore flottent à la surface, dérivant en fonction des courants, des vents et des marées.
Environ 1 % de ce plastique s’accumule et forme cinq « vortex de déchets » subtropicaux en pleine mer. Ils se forment à cause de la circulation océanique, entraînés par les changements de champ des vents et la rotation de la Terre. Il existe deux vortex de déchets subtropicaux dans le Pacifique, un pour chaque hémisphère.
L’amas de déchets du Nord se divise en deux vortex, l’un à l’Est entre la Californie et Hawaï ; l’autre à l’Ouest, qui s’étend vers l’Est depuis le Japon.
La pollution océanique, une honte pour l’humanité
Découvert par le capitaine Charles Moore au début des années 2000, le vortex de l’Est est plus connu sous le nom de « continent de plastique » car il est le plus important, à la fois par sa superficie (environ 1,6 million de kilomètres carrés) et par la quantité de plastique qui s’y accumule. Cette plaque de déchets peut rassembler plus de 100 kilos de débris par kilomètre carré.
Le vortex de déchets du Pacifique Sud se situe au large de Valparaiso, au Chili, et s’étend vers l’ouest. Sa concentration en plastique est plus faible que celle du gigantesque « continent » du Nord-Est.
Les filets de pêche abandonnés représentent environ 45 % du poids total de déchets du « continent de plastique ». Les débris entraînés par le tsunami de 2011 au Japon y contribuent aussi pour une grande part (quelque 20 % du vortex).
Avec le temps, les plus gros déchets se dégradent et se désagrègent. Les microparticules qui en résultent ne constituent que 8 % du poids total du « continent de plastique » du Pacifique, mais représentent 94 % des 1,8 billion de morceaux de plastique qui le constituent. En fortes concentrations, elles peuvent rendre l’eau trouble.
On estime que, chaque année, jusqu’à 15 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent dans l’océan depuis les côtes et les fleuves. Cette quantité devrait doubler d’ici à 2025, étant donné que la production de plastique continue d’augmenter.
Il faut donc agir de toute urgence pour endiguer ce flot de déchets, et prenant notamment des mesures pour collecter et retirer le plastique de l’eau, mais aussi – et c’est crucial – arrêter d’en produire autant.
Des zones de pêche à bout de souffle
Le Pacifique, le plus vaste et le plus profond de tous les océans, a logiquement les plus grandes zones de pêche mondiales. Depuis des milliers d’années, des peuples y ont vécu du contenu de leurs filets…
Mais, partout dans le monde, les campagnes de pêche épuisent les populations de poissons car elles ne leur laissent pas le temps de se reconstituer. Cette surpêche est considérée comme l’une des plus graves menaces pesant sur les océans.
L’humanité prélève environ 80 millions de tonnes d’animaux marins chaque année. En 2019, d’éminents scientifiques du monde entier ont déclaré que, de tous les dangers qui menacent la biodiversité marine, la pêche est celui qui occasionne le plus de dégâts. Selon leurs estimations, 33 % des espèces de poissons sont surexploitées, 60 % sont pêchées jusqu’au seuil maximum viable, et seuls 7 % sont sous-exploitées.
Le déclin des populations de poissons n’est pas qu’un problème pour l’humanité. Les poissons jouent en effet un rôle important dans les écosystèmes marins et constituent un maillon essentiel des chaînes alimentaires complexes des océans.
« Comme un poisson dans l’eau »… une expression qui a vécu
La surpêche se produit quand l’humanité exploite les ressources halieutiques au-delà de leur limite maximale, appelée « rendement maximal durable ». Pêcher au-delà de cette limite provoque un déclin des populations, rompt l’équilibre de la chaîne alimentaire, dégrade les habitats et crée une pénurie de ressources alimentaires pour l’humanité.
L’océan Pacifique héberge d’énormes pêcheries de thon, qui fournissent chaque année près de 65 % des stocks à l’échelle mondiale. Mais la survie à long terme de nombreuses populations de thons est menacée.
Une étude publiée en 2013 montre ainsi que le nombre de thons rouges – un poisson très prisé, utilisé notamment pour la confection de sushis – a baissé de plus de 96 % dans le Pacifique Nord.
Les pays émergents, y compris l’Indonésie et la Chine, pratiquent une surpêche intense… de même que les pays les plus développés économiquement.
Le long de la côte ouest du Canada, les populations de saumon du Pacifique connaissent un déclin rapide depuis le début des années 1990, en partie à cause de cette surpêche. Quant au Japon, il a récemment été sévèrement critiqué pour avoir proposé d’augmenter les quotas de pêche du thon rouge du Pacifique, une espèce qui ne compterait plus que 4,5 % de sa population initiale.
Selon les spécialistes, la surpêche est aussi un problème en Australie. En 2018, par exemple, des études ont montré que les espèces de gros poissons déclinaient rapidement dans les eaux territoriales à cause d’une pêche excessive. Dans les zones ouvertes à la pêche, les populations exploitées ont diminué de 33 % en moyenne en une décennie, de 2005 à 2015.
Les raisons de la surpêche
De nombreuses raisons expliquent la surpêche et le manque de contrôle de cette pratique. Citons notamment :
- La pauvreté des pêcheurs des pays en développement.
- Les subventions accordées au secteur de la pêche, qui permettent à de grosses flottes de naviguer dans les eaux des pays en développement et d’entrer en compétition avec les petits pêcheurs ; elles maintiennent à flot une industrie en difficulté.
- Une mauvaise gestion des zones de pêche et des communautés.
- Un non-respect fréquent de la réglementation concernant la pêche à cause du manque d’investissement des autorités locales.
Prenons l’exemple de l’Indonésie, qui se situe entre le Pacifique et l’océan Indien. C’est le troisième plus gros producteur mondial de poisson sauvage après la Chine et le Pérou. Environ 60 % des prises sont faites par de petits pêcheurs, dont beaucoup sont issus des communautés pauvres des régions côtières.
La surpêche y a été signalée pour la première fois dans les années 1970. Un décret présidentiel a suivi en 1980, interdisant la pêche au chalut au large des îles de Java et Sumatra. Malgré tout, la surpêche a continué jusque dans les années 1990 et persiste aujourd’hui. Les espèces concernées incluent les poissons de récifs coralliens, les homards, les crevettes, les crabes et les calamars.
Le cas de l’Indonésie montre qu’il n’y a pas de solution simple à cette situation. En 2017, le gouvernement indonésien a publié un nouveau décret censé maintenir la pêche à un niveau durable, soit 12,5 millions de tonnes par an. Pourtant, dans de nombreuses zones, la surpêche a perduré, surtout à cause d’une réglementation peu claire et d’un manque de contrôle de sa mise en application à l’échelle locale.
Cette mise en application est particulièrement compliquée du fait que presque tous les petits bateaux de pêche indonésiens sont placés sous le contrôle des autorités provinciales. Cela révèle la nécessité d’améliorer la coopération entre les différents niveaux du gouvernement dans la lutte contre la surpêche.
Que pouvons-nous faire ?
Pour éviter la surpêche, les gouvernements devraient d’abord travailler à résoudre les problèmes de pauvreté et d’accès à l’éducation dans les petites communautés de pêcheurs. Cela peut impliquer de leur trouver un autre moyen de subsistance. Dans le village d’Oslob, aux Philippines, d’anciens pêcheurs se sont par exemple reconvertis dans le tourisme : ils appâtent les requins-baleines avec du krill pour les attirer plus près du rivage, afin que les touristes puissent nager avec eux.
S’attaquer à la surpêche dans le Pacifique requiert aussi une coopération entre les nations pour surveiller les pratiques de pêche et faire respecter la réglementation.
Le réseau mondial des zones maritimes protégées doit être aussi étendu et renforcé pour préserver la vie marine. Aujourd’hui, moins de 3 % des océans constituent des zones sous haute protection où toute pêche est interdite. En Australie, beaucoup de réserves marines présentent de faibles étendues et se trouvent dans des zones à l’intérêt économique minime pour les pêcheurs.
L’épuisement des zones de pêche dans le monde montre combien la vie des océans est vulnérable. Il est clair que l’humanité exploite ces ressources au-delà de leur limite. Des milliards de personnes comptent sur le poisson comme source de protéines et pour gagner leur vie. Mais si la surpêche se poursuit, ce ne sont pas seulement les océans qui en pâtiront, mais aussi ses principaux intéressés.
Le danger des océans acides
Les eaux tropicales et subtropicales de l’océan Pacifique hébergent plus de 75 % des récifs coralliens de la planète, dont la Grande Barrière de Corail et des récifs plus isolés dans le Triangle de Corail, comme ceux d’Indonésie et de Papouasie Nouvelle-Guinée.
Les récifs coralliens subissent de plein fouet le dérèglement climatique. On parle beaucoup des dommages causés à ces écosystèmes par le blanchissement des coraux mais un autre phénomène insidieux, l’acidification de l’océan, menace aussi la survie des récifs.
Cette acidification affecte plus notablement les eaux peu profondes, et la région du Pacifique subarctique y est particulièrement vulnérable.
Les récifs coralliens couvrent moins de 0,5 % de la surface de la planète, mais on estime qu’ils abritent 25 % de la totalité des espèces marines. À cause de l’acidification des océans et d’autres menaces, ces « forêts tropicales sous-marines » à l’incroyable biodiversité font partie des écosystèmes les plus menacés.
Une réaction chimique
L’acidification de l’océan provoque un abaissement du pH de l’eau de mer à mesure qu’elle absorbe le CO2 de l’atmosphère.
Chaque année, l’humanité produit 35 milliards de tonnes de CO2 par ses activités (comme le recours aux combustibles fossiles et la déforestation).
Les océans absorbent jusqu’à 30 % du CO2 atmosphérique, ce qui entraîne une réaction chimique durant laquelle les concentrations d’ions carbonate baissent, tandis que les concentrations d’ions hydrogène augmentent. Ce changement rend l’eau plus acide.
Depuis la Révolution industrielle, le pH des océans a baissé de 0,1 unité. Cela peut paraître insignifiant, mais cela signifie que l’acidité des océans a augmenté d’environ 28 % depuis le milieu du XIXe siècle. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que cette acidification s’accélère.
Pourquoi l’acidification est-elle dangereuse ?
Les ions carbonate servent de briques de construction pour les structures coralliennes et les organismes qui se fabriquent des coquilles. Une baisse de la concentration d’ions carbonate a donc de fâcheuses conséquences sur la vie marine.
Des études ont montré que dans des eaux plus acides les mollusques ont du mal à fabriquer et réparer leur coquille. Leur croissance est également affectée, de même que leur métabolisme, leur reproduction et leur système immunitaire. Ils manifestent par ailleurs des comportements anormaux. Des scientifiques ont ainsi exposé des lièvres de mer (une espèce de limace) en Polynésie française à une simulation d’acidification de l’océan, et découvert qu’ils réussissaient moins facilement à trouver de la nourriture et prenaient de moins bonnes décisions.
L’acidification de l’océan est aussi un problème pour les poissons. De nombreuses études révèlent qu’un taux de CO2 élevé peut perturber leur odorat, leur vue et leur ouïe. Cela peut aussi affecter leurs mécanismes de survie, comme leur capacité à apprendre, éviter les prédateurs et choisir un habitat adapté.
Ces altérations semblent liées à des changements dans les fonctions neurologiques, physiologiques et moléculaires du cerveau des poissons.
Les gagnants et les perdants
Des différents océans de la planète, le Pacifique et l’océan Indien ont connu une acidification record depuis 1991. Cela suggère que leur biodiversité marine pourrait être la plus vulnérable.
Cette acidification n’affecte pas toutes les espèces de la même façon et ses effets peuvent varier au cours de la vie de l’organisme concerné. Il est donc crucial d’effectuer davantage de recherches pour identifier les futurs gagnants et perdants, grâce aux traits héréditaires, par exemple, qui peuvent augmenter les chances de survie et de reproduction d’un organisme dans des conditions d’acidité accrues. Les populations qui s’en sortent le mieux pourraient s’adapter, tandis que les moins efficaces feraient l’objet de mesures de gestion et de préservation.
L’un des vainqueurs pourrait bien être le requin-chabot ocellé, une espèce endémique de la Grande Barrière de Corail, qui se plaît dans les eaux peu profondes autour des récifs coralliens. Les recherches suggèrent que la simulation des conditions d’acidification de l’océan n’a aucun impact sur les premiers stades de croissance, le développement et la survie des embryons et des nouveau-nés, ni sur la recherche de nourriture ou les performances métaboliques des adultes.
Mais l’acidification de l’océan risque de laisser sur le carreau d’autres espèces de la Grande Barrière. En étudiant les poissons-clowns du Pacifique – une espèce rendue célèbre par le film d’animation de Disney Le Monde de Nemo – les chercheurs ont ainsi constaté que ceux-ci souffraient de multiples altérations sensorielles dans des conditions simulant l’acidification de l’océan. Ces altérations allaient de difficultés à sentir les odeurs et à entendre pour retrouver leur chemin à l’incapacité de distinguer une espèce inoffensive d’un prédateur.
Il n’est pas trop tard
Plus d’un demi-milliard de personnes dépend des récifs coralliens pour se nourrir, gagner leur vie et se protéger des tempêtes et de l’érosion littorale. Les récifs créent des emplois – dans les secteurs du tourisme et de la pêche notamment – et constituent des lieux de loisir. À l’échelle mondiale, ce secteur rapporte 11,9 billions de dollars par an. Il faut aussi souligner que les récifs coralliens ont une profonde signification culturelle et spirituelle pour de nombreux peuples autochtones.
L’acidification de l’océan n’est pas la seule menace qui pèse sur ces récifs. Avec le dérèglement climatique, le taux de réchauffement des océans a doublé depuis les années 1990. La Grande Barrière de Corail, par exemple, s’est réchauffée de 0,8 °C depuis la révolution industrielle. Depuis cinq ans, ce réchauffement a causé deux épisodes consécutifs et dévastateurs de blanchissement des coraux. Les conséquences du réchauffement des mers sont amplifiées par leur acidification.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre doit devenir une mission internationale. La Covid-19 a ralenti nos activités et nos déplacements dans le monde entier, montrant qu’il était possible de réduire drastiquement notre production de CO2. Si nous parvenons à atteindre les objectifs les plus ambitieux de l’accord de Paris, en limitant l’augmentation globale des températures à moins de 1,5 °C, la diminution du pH de l’océan Pacifique sera bien moindre.
Cependant, il faudra diminuer les émissions de CO2 de manière beaucoup plus drastique (-45 % sur une décennie) pour nous assurer que le réchauffement climatique ne dépasse pas le seuil de 1,5 °C. Cela nous permettra d’espérer que les récifs coralliens du Pacifique, et du monde entier, ne seront pas condamnés.
Il est évident que les décisions que nous prenons aujourd’hui affecteront les océans de demain.
Traduit de l’anglais par Iris Le Guinio pour Fast ForWord
Jodie L. Rummer, Associate Professor & Principal Research Fellow, James Cook University; Bridie JM Allan, Lecturer/researcher; Charitha Pattiaratchi, Professor of Coastal Oceanography, University of Western Australia; Ian A. Bouyoucos, Postdoctoral fellow, James Cook University; Irfan Yulianto, Lecturer of Fisheries Resources Utilization, IPB University et Mirjam van der Mheen, Fellow, University of Western Australia
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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