L’origine de l’eau sur la Planète bleue interroge régulièrement la communauté scientifique. Une hypothèse veut qu’elle soit arrivée par météorites peu après la création du système solaire, il y a des milliards d’années… ce que semble confirmer de récents travaux de recherche.
Des chercheurs ont retrouvé des traces spécifiques dans des météorites qui révèlent la présence d’eau liquide datant de plusieurs milliards d’années. Cette découverte pourrait constituer une avancée majeure pour expliquer l’apparition de l’eau sur Terre.
Des météorites remplies d’eau
C’est le constat d’un groupe de scientifiques de l’université de Macquarie, en Australie : l’observation de météorites de type chondrites carbonées révèle qu’elles ne seraient pas des roches solides, mais des sphères gelées remplies de boue contenant de la glace.
Bien que les chutes d’astéroïdes sur notre planète soient très rares, il reste néanmoins habituel que des petites météorites atterrissent sur la Terre. Et c’est justement à partir d’échantillons de chondrites carbonées, qui représentent 4 à 5 % des météorites connues, fraîchement arrivées sur Terre que les chercheurs ont réalisé leur étude.
Des traces de liquides millénaires
L’aspect poreux de ces astéroïdes s’explique par la présence de minéraux qui n’existent qu’en présence d’eau. Les chercheurs ont alors calculé la chronologie de l’écoulement de l’eau grâce à la datation « uranium-thorium », technique qui consiste à utiliser les isotopes (atomes possédant le même nombre de protons, mais un nombre de neutrons différent) pour estimer l’âge de ces roches cosmiques. Lorsque le liquide s’écoule, les isotopes laissent aussi derrière eux une trace, qui peut persister plus d’un million d’années.
Résultat : chaque échantillon testé présentait effectivement des traces indiquant la présence d’eau liquide dans ces météorites. En pratique, il semblerait que la glace de ces météorites ait fondu par réchauffement dû à l’impact avec la Terre, alors que celle-ci était probablement sèche. Libérant ainsi de l’eau valant à cette dernière, quelques milliards d’années plus tard, son surnom de Planète bleue.
©photo d’illustration : Alexander Antropov