Sur le territoire de la civilisation précolombienne, des chercheurs américains ont fait une découverte : une technique de filtration millénaire et ingénieuse.
Il s’agit d’utiliser des minéraux, en particulier la zéolithe et le quartz, pour filtrer l’eau potable. Vieille de 2 000 ans, cette technique a été imaginée par les Mayas. Elle représenterait d’ailleurs l’un des systèmes de filtration les plus anciens connus à ce jour et fonctionnerait encore aujourd’hui.
L’importation de matières premières pour assainir l’eau
La découverte revient à une équipe de chercheurs de l’université de Cincinnati, aux États-Unis. Ces derniers ont procédé à un examen au rayon X du réservoir de Corriental, source d’eau potable majeure pour la civilisation précolombienne, situé dans la ville de Tikal, dans le nord de l’actuel Guatemala. Ils ont ainsi identifié, dans les sédiments de la zone, du quartz cristallin et de la zéolithe, cristal constitué de silicium et d’aluminium – deux matériaux naturels, encore exploités dans les systèmes de filtration modernes, dont la provenance a été déterminée à 30 kilomètres de la cité, ce qui signifie que les Mayas les importaient.
Une civilisation pionnière de la gestion de la ressource
Le système des Mayas permettait, selon les scientifiques, d’éliminer non seulement les microbes toxiques, mais aussi les composés riches en azote et les métaux lourds, comme le mercure.
La mise au point d’un tel dispositif s’avérait primordiale pour cette population : ses cités étaient bâties sur du calcaire poreux, rendant l’eau potable inaccessible lors des périodes de sécheresse ; c’est-à-dire une bonne partie de l’année.
Il leur fallait donc innover pour pérenniser l’accès à l’eau potable. Et en matière de gestion de l’eau, les Mayas avaient des milliers d’années d’avance, d’après les chercheurs. Ces derniers soulignent d’ailleurs le travail d’observation préalable qui a dû être nécessaire pour comprendre les propriétés filtrantes de ces matières premières.
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