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Tourisme

Europe : les députés manifestent un soutien inédit au tourisme de santé


Récemment adoptée par le Parlement européen, une résolution sur le tourisme et les transports met notamment en lumière l’importance du tourisme thermal et de bien-être. Comme la nécessité d’investir pour leur offrir une plus grande visibilité.

Moteur de l’économie sur le Vieux Continent et secteur particulièrement en difficulté en raison de la crise sanitaire, le tourisme est au cœur des préoccupations des députés européens. Le tourisme de santé trouve également sa place dans les discussions. 

Promouvoir le tourisme de santé pour faire baisser les dépenses de santé

Preuve en est la « résolution sur le tourisme et les transports en 2020 et au-delà », adoptée le 19 juin dernier, en session plénière de la commission TRAN, à 587 voix pour, 32 contre et 46 abstentions, et qui doit maintenant être transmise à la présidente de la Commission, au président du Conseil européen et à la présidence en exercice du Conseil. Le texte identifie les domaines dans lesquels les mesures instaurées sont insuffisantes au regard, d’une part, du nombre d’emplois concernés (22,6 millions de personnes, soit 11,2 % de l’emploi total de l’Union européenne) et, d’autre part, de sa contribution au PIB européen, à hauteur de 9,5 % en 2019.

Parmi ces domaines, il y a le tourisme de santé, comprenant le tourisme médical, le tourisme de bien-être et le tourisme thermal. Ce dont l’ESPA (European Spas Association) se félicite : « Je pense que pour la première fois les mots « balnéologie », « tourisme de santé » et « prévention liée aux stations thermales » sont inclus dans le document d’une session plénière de l’UE », souligne Csilla Mezősi, secrétaire générale de l’association.

Ainsi, la résolution exhorte la Commission à engager la promotion du tourisme médical de montagne, de la balnéothérapie ou encore des soins préventifs. En outre, elle met en exergue un besoin d’investissements pour des infrastructures touristiques durables et une plus grande visibilité des établissements thermaux et de bien-être. Mais aussi la nécessité de prévoir de nouvelles possibilités de financement de la recherche, arguant de l’intérêt économique de ces pratiques : « Le tourisme médical peut contribuer à réduire les dépenses de santé grâce à des mesures de prévention et à faire baisser la consommation de produits pharmaceutiques, et il améliorerait encore davantage la durabilité et la qualité du travail ».

Autre champ abordé : le tourisme des personnes âgées. Les députés insistent sur l’importance de l’accessibilité des services touristiques pour cette population, ainsi que pour les sujets handicapés ou souffrant de limitations fonctionnelles. Les États membres et la Commission sont donc invités à accélérer l’élaboration de la norme de l’Organisation internationale de normalisation sur le sujet, mais aussi à encourager les prestataires de services à respecter les réglementations en cours.

Lire aussi :  L'économie des seniors, l'enjeu d'une Europe vieillissante

D’abord soutenir, puis moderniser le tourisme européen

D’un point de vue plus global, les députés européens se sont prononcés en faveur d’un accompagnement élargi aux PME (petites et moyennes entreprises) en difficulté. Sur le court terme, il s’agit de mettre en place un soutien financier pour éviter la faillite et préserver l’emploi, y compris pour les indépendants, dans le tourisme, les transports et la culture. Sur le long terme, l’objectif ciblé est la modernisation du secteur. En plus de favoriser un accès rapide aux financements disponibles, l’instauration d’une ligne budgétaire est demandée en faveur du tourisme durable.

Deuxième ambition : garantir la sécurité et l’équité. Pour ce faire, la mise au point de normes communes et de protocoles détaillés est prônée concernant l’hygiène et la santé. En parallèle, un système d’alerte doit être développé pour avertir rapidement les touristes en cas de menace sanitaire dans leur lieu de destination. Autre proposition, un certificat de sécurité européen pour les établissements et les opérateurs soumis aux règles sanitaires les plus strictes. Ou encore le lancement d’une campagne de communication pour restaurer la confiance des voyageurs et les informer des mesures de santé et de sécurité en vigueur.

Pour terminer, il paraît indispensable aux parlementaires européens de tirer les leçons de la pandémie de COVID-19. Par exemple, en engageant des réflexions sur un mécanisme de gestion de crise à destination du tourisme européen, pour une réponse plus appropriée et plus rapide en cas de crise sanitaire future. Les parlementaires sont également convaincus que la période est propice à une transformation en profondeur du secteur vers un tourisme plus durable. Dans cette optique, l’émergence d’un nouveau concept est avancée : les « destinations sûres et intelligentes », qui proposeraient des produits et des services durables, responsables et accessibles.

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