L’équipement qui accueillera les épreuves aquatiques des jeux Olympiques de Paris 2024 aura une seconde vie, ouverte au grand public, preuve de la volonté d’héritage de l’organisation. Bouygues en assumera la construction tandis que l’exploitation reviendra à Récréa.
Le Conseil métropolitain, organe délibérant de la Métropole du Grand Paris, a désigné, le 15 mai dernier, le groupement dont Bouygues bâtiment Ile-de-France est le mandataire comme le futur concessionnaire du Centre aquatique olympique (CAO). Il sera en charge de la construction, de la maintenance et de l’exploitation de ce qui représente la principale grande installation restant à construire pour les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Implanté sur le site de la Plaine Saulnier à Saint-Denis (93) avec un franchissement piéton qui reliera le CAO au Stade de France, il s’agit du seul équipement pérenne à bâtir des Jeux.
Un bâtiment durable en termes de respect de l’environnement
Un projet d’envergure donc, qui illustre la volonté des organisateurs de l’événement d’instaurer un modèle de jeux durables et sobres. En effet, 95 % des structures sont existantes ou temporaires.
Dans cette démarche, la notion d’héritage occupe une place centrale. Comme l’exprime Tony Estanguet, président de Paris 2024, qui entend « faire des Jeux responsables, qui laissent des solutions en héritage ».
Dans cette optique, le Centre aquatique olympique s’appuie tout d’abord sur des ambitions environnementales visant à être en adéquation avec les buts fixés par les Accords de Paris concernant le climat et les Objectifs de développement durable de l’Onu (Organisation des Nations unies). Pour ce faire, la construction proposera, par exemple, une maîtrise de la consommation en eau ou encore l’utilisation de matériaux biosourcés. La réduction de l’impact environnemental et des nuisances fait également partie des préoccupations, ce qui se traduira par une récupération des eaux ou le recours à des énergies de récupération. Ce que met en exergue Laurent Rivoire, vice-président de la Métropole, délégué aux développement sportif : « Ce projet est un équipement exceptionnel doté d’une excellence environnementale : 100 arbres plantés, des matériaux biosourcés, un toit photovoltaïque, des énergies à 90 % renouvelables ou encore un système de récupération des eaux de pluie ».
Après les Jeux, un équipement au service du grand public
Autre aspect sur lequel repose la durabilité des lieux : l’exploitation du CAO après 2024. Certes, il sera à disposition du Comité d’organisation des Jeux pendant la durée de l’événement, mais la finalité consistera à modifier son emploi pour le mettre au service du grand public dès l’été 2025. Ce qui inscrit l’installation dans une ambition de promouvoir le sport comme « levier de santé et de bien-être, outil d’éducation, de transmission ; moyen de changer les regards, d’inclure et de faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes ».
L’idée est donc de pouvoir accueillir des compétitions nationales et internationales, mais aussi les entraînements des clubs et des associations sportives de Saint-Denis et de Paris, les groupes scolaires ou encore le grand public dans la pratique de loisirs. Pour accompagner cette nouvelle vie, en plus de la modularité des bassins et des tribunes, la réalisation d’un programme d’activités annexes a été avancée par le concessionnaire. Celui-ci comprend, en premier lieu, un bassin supplémentaire dédié à l’apprentissage de la natation. Il sera destiné aux scolaires ou encore aux résidents d’instituts médico-éducatifs et d’Ehpad. En parallèle, un espace sera consacré aux activités aqualudiques et un autre à la remise en forme. Des terrains de sport individuels ou collectifs et un mur d’escalade seront installés. Complétée, notamment, par un lieu de restauration, cette offre a vocation à devenir un « cluster sportif ».
L’exploitation commerciale de l’équipement sera dès lors assurée par Récréa, structure de loisirs et de bien-être en milieu aquatique dirigée par Gilles Sergent, dont le FCDE (Fonds de consolidation et de développement des entreprises), réunissant les principales institutions financières françaises, est devenu actionnaire majoritaire en février dernier. Cette nouvelle entrée au capital marquait l’ambition du groupe de sécuriser l’intégration de S-PASS, opérée en septembre 2019, et d’accélérer son développement. Comme le déclarait alors Gilles Sergent, ce rapprochement était synonyme d’une « étape clé » pour le groupe afin de qui « porter plus haut le service public autour de l’apprentissage de la natation et du sport santé ». Avec la participation au projet du Centre aquatique olympique, le virage semble être bien négocié.
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