De multiples initiatives insistent sur l’activité physique et sportive comme moyen d’adopter un mode de vie sain et d’être en bonne santé. Comme le montrent, à l’échelle internationale, la nouvelle coopération internationale entre l’OMS et le CIO ou, à l’échelle hexagonale, un rapport parlementaire pour faire de la France une “vraie nation sportive”.
Après la gestion de la crise sanitaire, et dans l’optique de mieux se protéger face une éventuelle nouvelle épidémie, favoriser des modes de vie sains revêt une importance particulière. Dans ce contexte, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et le CIO (Comité international olympique) montrent une volonté commune de promouvoir, à grande échelle, l’activité physique, le sport et les loisirs actifs comme moyens, pour la population, d’être en bonne santé.
Accord entre instances internationales pour encourager l’activité physique
Thomas Bach, président du CIO, l’affirme : « au cours des derniers mois de la crise actuelle, nous avons tous vu à quel point le sport et l’activité physique étaient importants pour la santé physique et mentale. Le sport peut sauver des vies ». C’est pourquoi le comité s’est engagé aux côtés de l’OMS en signant, le 16 mai dernier, un accord de coopération qui s’inscrit dans l’Objectif de développement durable n° 3 des Nations unies sur la santé et le bien-être.
Cette collaboration nouvelle coïncide avec l’une des missions de l’OMS : « Aider la population à mener une vie plus saine », affirme le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Pour ce faire, plusieurs vecteurs se dégagent. L’activité physique en fait partie. En particulier puisqu’elle permet de prévenir les maladies chroniques. En effet, son rôle crucial a été identifié en 2010 par l’OMS comme l’un des quatre facteurs de risques majeurs de ces pathologies, à côté du tabagisme, de la consommation d’alcool et une mauvaise alimentation. C’est pourquoi il s’agit d’une cible d’intervention pour les professionnels de santé.
La prescription de l’exercice physique entre ainsi progressivement dans les pratiques médicales. Et les chiffres leur donnent raison. Selon l’Onaps (Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité), l’activité physique et sportive peut permettre de réduire de 58 % les risques de diabète de type 2, de 30 % les risques de dépression, de 25 % les risques de cancer du sein et d’AVC, et de 24 % les risques de cancer du côlon.
Concrètement, la synergie entre l’OMS et le CIO repose sur 5 objectifs :
- accompagner des actions de promotion de la santé et de l’activité physique ;
- encourager les pouvoirs publics dans leur soutien à la prévention des maladies chroniques et à l’adoption de modes de vie sains ;
- s’appuyer sur le Mouvement olympique pour engager des actions concernant la santé ;
- développer les liens entre les secteurs de la santé et du sport autour de la prévention des pathologies chroniques et de l’inactivité physique.
- faire des jeux Olympiques un vecteur de promotion de la santé et renforcer leur héritage.
Cette dernière mission, le CIO l’exprime depuis des années. Pour preuve, cette déclaration de décembre 2017 mettant en lumière le rôle des jeux sur la pratique sportive : « L’héritage olympique est le fruit de la mise en œuvre d’une vision commune, issue de la rencontre de deux visions : celle du Mouvement olympique, qui aspire à édifier un monde meilleur par le sport, et celle d’un territoire, qui cherche à concrétiser cet objectif dans un contexte spatio-temporel donné ».
D’ailleurs, l’héritage représente une notion clé dans l’organisation des jeux Olympiques de Paris 2024, dont la tenue a été confirmée en 2024, malgré le report des jeux de Tokyo, qui se dérouleront durant l’été 2021. Ainsi, l’impact durable sur la société et la santé des Français est régulièrement mis en avant par le président de Paris 2024, Tony Estanguet : « L’héritage matériel, les infrastructures, c’est bien, mais ce n’est pas la finalité. La finalité, c’est de faire bouger les Français ».
Le gouvernement invité à intégrer le sport dans la relance
Pour arriver à ses fins, l’organisation des jeux de Paris entend s’appuyer sur les pouvoirs publics. Et espère que l’événement permettra de « resserrer les liens » entre les comités olympiques français et les ministères en charge de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et des Sports.
Cette implication de l’État dans la promotion de l’activité physique auprès de la population, d’autres l’appellent de leurs vœux. Comme l’illustre une tribune intitulée « Le sport d’après », publiée le 12 avril dans Le Parisien et signée par de nombreux représentants du monde du sport français (sportifs, décideurs, dirigeants, etc.). Selon les signataires, il faut que le monde d’après apporte du changement et que le sport y occupe une place plus importante. Ils mettent alors en exergue les bienfaits de l’activité physique pour lutter contre les maladies chroniques, facteurs aggravants du COVID-19. Mais aussi le « besoin vital de bouger » qui a pu émerger pendant le confinement. Allant plus loin, les auteurs estiment que l’intégration de la pratique sportive dans les motifs d’autorisation de sortie pendant cette période est le signe d’une reconnaissance de la part du gouvernement sur laquelle il faut capitaliser. « Couplée à la perspective des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, cette crise sanitaire est une situation qui doit impérativement nous conduire à faire du sport un outil majeur dans la construction de cette nouvelle société », concluent-ils.
Un appel qui semble faire écho à un rapport réalisé près d’un an avant la crise du coronavirus par l’une des signataires de cette même tribune, la sénatrice Françoise Gatel, à la demande du Premier ministre, baptisé « Faire de la France une vraie nation sportive ». Coécrit avec le député François Cormier-Bouligeon, le document met en avant l’importance de la collaboration entre les pouvoirs publics pour favoriser la pratique sportive tout au long de la vie. L’objectif : instaurer une stratégie nationale du sport à l’horizon 2030. Différentes mesures seraient à mettre en place, dont la rénovation et la construction d’équipements, la prise en charge par l’Assurance maladie des consultations « sport sur ordonnance » ou encore le développement de l’activité physique en Ehpad.
Cliquez ici pour découvrir le rapport « Faire de la France une vraie nation sportive ».
© IOC / GREG MARTIN