AQUÆ
Image default
Santé

Confinement et bien-être des travailleurs : inactifs et sportifs, les plus impactés

S’intéressant aux conséquences de l’épidémie sur la santé physique et mentale des travailleurs, une étude montre que les personnes au chômage et les plus sportives sont les plus affectées par le confinement. 

Tandis que de nombreuses recherches ont été lancées, dont le but est de comprendre les effets psychologiques des mesures de confinement sur la population, des chercheurs des universités d’Adelaïde et de Sydney (Australie), ainsi que de Tongji (Shangai, Chine), ont publié les résultats d’une étude qui a analysé les conséquences d’un confinement sur le bien-être. « Perturbation sans précédent de la vie et du travail : santé, désarroi et bien-être des travailleurs adultes en Chine un mois après le début de lépidémie de COVID-19 » a paru dans la revue Psychiatry Research, le 4 avril dernier. 

Méthode

369 adultes vivant dans 64 villes chinoises ont été interrogés un mois après le début de l’épidémie dans le pays. Aucun des participants n’était infecté par le virus, mais tous habitaient des lieux touchés par le COVID-19, à divers degrés. 

A été évalué l’état de santé de chacun au moyen du questionnaire abrégé SF-12 contenant 12 éléments, répartis en 8 dimensions : l’activité physique, la vie et les relations avec les autres, les douleurs physiques, la santé perçue, la vitalité, les limitations dues à l’état psychique, les limitations résultant de l’état physique et la santé psychique. Deux scores résumant la qualité de vie des individus en découlent : le score composite physique (SCP) et le score composite mental (SCM).

Une mesure a également été faite, recourant à l’échelle de détresse psychologique Kessler (K6), qui comprend 6 questions sur les états émotifs. 

Enfin, les participants ont fourni leurs caractéristiques sociodémographiques, à savoir leurs sexe, âge, niveau d’éducation et adresse. 

Résultats

Entre le 21 janvier et le 20 février 2020, 34 % des participants n’avaient pas quitté leur domicile, 14 % étaient sortis seulement une fois, et 22 % avaient quitté leur foyer plus de cinq fois. Plus d’un quart des participants (26,8 %) avaient laissé leur domicile pour travailler pendant le confinement, alors que 37,7 % étaient en télétravail et que 25,2 % avaient dû arrêter toute activité professionnelle. 

61 % des sondés avaient effectué moins d’1 heure d’activité physique quotidiennement au cours de la dernière semaine, 17 % avaient exercé entre 1 heure et 2 h 30 par jour, 8 % plus de 2 h 30, tandis que 14 % ne s’étaient adonnés à aucune pratique.

Après un mois de confinement, il apparaît que les personnes qui avaient interrompu leur activité professionnelle présentaient une santé mentale et physique moins bonne, plus de désarroi et un niveau moindre de satisfaction par rapport aux individus qui avaient continué à se rendre à leur travail. Les personnes en télétravail affichaient aussi une meilleure santé mentale que celles sans activité. Les télétravailleurs déclaraient cependant plus de limitations dues à leur état physique que ceux des actifs exerçant en dehors du domicile.

Les chercheurs ont aussi montré que la pandémie conduisait à une baisse de la satisfaction envers la vie, mais uniquement pour les personnes souffrant de problèmes de santé chroniques.  

Enfin, contre toute attente, les résultats indiquent que les participants qui faisaient plus de 2 h 30 heures d’exercice quotidien et vivaient dans des zones plus touchées par le virus rapportaient un moins bon niveau de satisfaction individuelle. En revanche, celles qui faisaient de l’exercice pendant moins de 30 minutes par jour évoquaient un meilleur niveau de satisfaction envers la vie. « Il est possible que les adultes qui font moins de sport justifient mieux ou rationalisent leurs modes de vie inactifs dans les villes les plus affectées. De plus amples recherches seraient nécessaires, mais ces résultats précoces suggèrent que nous avons besoin de faire attention aux individus plus actifs physiquement, qui peuvent se retrouver plus frustrés par les restrictions », conclut l’étude.

© Crises_crs – Flickr CC BY NC 2.0

À lire aussi...

Nager comme une sirène : un sport insolite

Aquae

Danger invisible des microplastiques en eau douce

Aquae

Plus de 200 000 fûts radioactifs sous l’océan

Aquae

Leave a Comment

quinze − huit =

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »