Des applications de localisation des individus contaminés au niveau européen vont voir le jour dans un objectif d’information sur les risques d’infection.
Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing (PEPP-PT) est une plateforme européenne qui a pour objet de développer des solutions de localisation des personnes dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de COVID-19. Présentée au début du mois, elle sera opérationnelle à partir du 7 avril prochain, indique Hans-Christian Boos, fondateur de la startup technologique allemande Arago et membre du conseil consultatif numérique du gouvernement allemand. Ce système fait suite à l’expérience réussie de tels dispositifs dans certains pays asiatiques pour suivre la propagation du virus et faire respecter les ordonnances de quarantaine, bien que leurs méthodes enfreignent les règles européennes strictes de protection des données.
Elle consiste en un traçage du smartphone dès lors qu’il se rapproche d’un autre, de façon à faciliter l’identification des personnes risquant d’être infectées lorsqu’elle se sont trouvées à proximité d’un individu testé positif. Le système s’appuie sur le contact tracing, qui recourt à la localisation via Bluetooth. Les données sont conservées pendant 2 semaines et, selon Reuters, la plateforme se conforme au Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne. En outre, « seules les autorités sanitaires locales » seront en mesure de télécharger les informations relevées afin de « pouvoir informer les personnes à risque d’infection et leur dire de s’isoler ».
Le PEPP-PT, organisation d’initiative privée à but non lucratif de droit suisse, réunit une trentaine de partenaires – représentant 130 experts et chercheurs – dont, côté français, l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria).
Interrogé le 1er avril dernier par les députés sur la position nationale en matière de pistage des citoyens, le Premier ministre Édouard Philippe a rappelé que la géolocalisation généralisée « ne serait pas légalement permise ». Cependant, il précise que certains outils pourraient être développés pour « mieux tracer la circulation du virus » sur « le fondement d’un engagement volontaire » et dans le respect des recommandations de la CNIL.
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