Manger bio réduirait les risques de cancer de 25 % selon une étude française publiée le 22 octobre dans la revue médicale américaine JAMA Internal Medicine.
Présentation
Une étude a réuni des chercheurs français issus de différents instituts et laboratoires et se fondant sur la cohorte NutriNet Santé. Cette analyse questionne, de manière prospective, le rôle et le lien que joue un régime biologique dans la réduction des risques de cancer, en s’appuyant sur un ensemble de corrélations. Elle part du postulat que les aliments biologiques sont moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides que les aliments conventionnels et donc d’avoir une influence sur l’apparition de cancers.
Méthodologie
Cette prospection a été réalisée sur un groupe composé de 68 946 individus entre 2009 et 2016, ayant une moyenne d’âge de 44,2 ans et comprenant 78 % de femmes. Des données de suivi ont également été incluses. Sur 16 produits, les participants ont indiqué, dans un questionnaire réalisé une seule fois, deux mois après le lancement de l’étude, leur fréquence de consommation d’aliments biologiques (jamais, à l’occasion ou la plupart du temps). Un score pour les aliments biologiques a été calculé (0 à 32 points, puis divisé en quartiles). Les risques de cancer ont ensuite été croisés avec les chiffres obtenus concernant les aliments biologiques à l’aide du modèle à risques proportionnels de régression de Cox.
Résultats
Sur l’ensemble des participants, 1 340 cas de cancer sont apparus. Il résulte que plus les aliments biologiques présentent un score élevé (quartile 4), plus le risque associé d’avoir un cancer est faible. On constate donc une diminution des risques de cancer de 25 %, dont – 34 % des risques pour le cancer du sein et – 76 % pour les lymphomes chez les consommateurs d’aliments biologiques par rapport aux individus occasionnels.
Conclusion
L’étude met en exergue le lien entre une consommation plus élevée d’aliments biologiques et une réduction des risques de cancer. Elle recommande de promouvoir la consommation de ce type d’aliments auprès de la population. Des mises en garde concernant la méthodologie, notamment le modèle d’évaluation du profil alimentaire des personnes, ainsi que l’absence de catégorie sociale, mais aussi l’interprétation des résultats, simple corrélation ou réel effet de causalité, ont été faites par des experts.
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