Des chercheurs américains ont exploité des données issues de la population pour faire des prévisions d’interactions entre les gènes et leur environnement, concernant des malades atteints d’asthme.
Présentation
Le National Institute Environmental Health Sciences a publié en août 2018 une étude sur l’asthme afin de comprendre les éléments qui influent sur son incidence et sa gravité. Le but de cette recherche est de mettre en évidence le fait que des interactions gène-environnement jouent un rôle dans le développement de l’asthme aux États-Unis, en forte augmentation ces dernières décennies et devenant un enjeu de santé publique. L’idée est de pouvoir utiliser la médecine dite « de précision » qui cherche à personnaliser les interventions en prenant en compte les facteurs génétiques, d’exposition et de maladie, dès la prise en charge du patient.
Méthodologie
L’étude a porté sur 2 704 patients souffrant d’asthme. La phase amont a consisté à étudier 4 SNP, soit des variations génétiques nommées polymorphismes nucléoniques et leurs différentes combinaisons responsables de réponses inflammatoires sur le récepteur TRL4 afin d’en extraire des typologies de patients. Ces informations ont ensuite été croisées avec des données d’exposition des patients à la pollution, notamment en fonction de leur proximité avec des axes routiers et de l’intensité du symptôme chez chacun d’eux. La méthode comporte certaines limites prenant en compte que quelques facteurs environnementaux.
Résultats
Grâce à cette méthode, les personnes atteintes d’asthme ont pu être classifiées en trois groupes de patients : les hyperrépondeurs, ou hypersensibles à la pollution, les hyporépondeurs, ou insensibles à la pollution, et enfin les répondeurs modérés. Le premier groupe porte des combinaisons de SNP qui les sensibilisent à l’activation du TLR4. Cette particularité accentue la fragilité des autres groupes dans des environnements fortement pollués, ce qui peut accroître la sévérité de leur asthme. À l’inverse, les combinaisons de SNP qui rendent les personnes hyposensibles à l’activation du TLR4 peuvent mieux résister à la pollution.
Conclusion
Cette étude vise d’abord à tester une preuve de principe : la capacité à utiliser une analyse d’une population cible avec des interactions gènes-environnement pour créer des prédictions personnalisées dans le cas d’une maladie complexe. Pour l’asthme, les exacerbations sont dépendantes de combinaisons de génotypes spécifiques et de facteurs environnementaux pouvant agir sur ces combinaisons et modifier l’intensité de la maladie. Par rapport aux résultats obtenus, des actions de prévention selon les typologies de chaque patient pourraient être mises en place.
L’étude à retrouver dans la documenthèque/Espace documentaire.