Des chirurgiens américains se sont intéressés à l’une des complications de la cryolipolyse, l’hyperplaxie adipeuse paradoxale, qui ne serait pas si rare qu’annoncé par les fabricants.
Présentation. La cryolipolyse détruit les cellules graisseuses sous-cutanées par l’action du froid. Ce traitement esthétique est la méthode non invasive de réduction des graisses la plus répandue à travers le monde. Présentant de rares complications, elle peut cependant engendrer une hyperplaxie adipeuse paradoxale, caractérisée par l’apparition d’une zone graisseuse plus importante que la partie initialement traitée.
Des chirurgiens de la clinique Miami Plastic Surgery (États-Unis) ont analysé l’occurrence de cette complication, qui surviendrait dans 0,025 % des cas, selon le fabricant de leur équipement de cryolipolyse. L’étude a été publiée en juillet 2018 dans la revue Plastic and Reconstructive Surgery.
Méthodologie. Les scientifiques ont analysé les dossiers de patients ayant présenté une hyperplaxie adipeuse paradoxale entre mai 2013 et mai 2016 au sein de leur établissement. 11 cas ont été identifiés au total : 8 hommes et 3 femmes.
L’équipe s’est ensuite penchée sur les paramètres du traitement préalablement prodigué, les données démographiques du patient (âge, origine éthnique, IMC) ou les soins subséquents.
Résultats. Sur les 11 patients ayant présenté cette complication, 6 avaient précédemment eu recours à la cryolipolyse dans la clinique. Dans l’ensemble des cas, l’hyperplaxie adipeuse paradoxale est apparue environ 3 mois après le traitement. En revanche, l’étude précise que tous les malades ont pu être soignés avec succès soit par liposuccion, soit par liposuccion combinée à une abdominoplastie.
Conclusion. L’expérimentation menée par le Miami Plastic Surgery confirme que l’hyperplaxie adipeuse paradoxale est une complication rare mais plus fréquente que le fabricant ne l’affirme. Concernant le traitement subséquent, les chirurgiens conseillent d’attendre que la zone touchée ait ramolli et préconisent le recours à la liposuccion. Il leur semble également nécessaire de bien expliquer qu’il s’agit d’utiliser une méthode invasive pour corriger un problème chez des patients ayant opté pour un traitement non invasif.
L’étude, en anglais, sur aquae-officiel.fr
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