Les expérimentations Paerpa, mises en place en 2014 et dont les résultats intermédiaires ont été annoncés en juin, entendent impacter la prise en charge et le quotidien des plus de 75 ans.
L’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) a publié en juin dernier les premiers résultats de son Évaluation d’impact de l’expérimentation – Parcours santé des aînés (Paerpa). Lancées en 2014 dans différents territoires, les expérimentations Paerpa sont des projets pilotes ayant vocation à « améliorer la prise en charge et la qualité de vie des personnes âgées de 75 ans et plus et de leurs aidants », précise le rapport. Ils s’intéressent plus particulièrement à la coordination des aidants et à la prévention de la perte d’autonomie.
Des résultats probants à échelle régionale
Le document met en lumière les retours d’expérience recueillis sur la période 2015-2016. La « méthode du contrôle synthétique » a été employée pour analyser les projets et leur impact, un dispositif qui s’appuie sur des recherches en économétrie de Harvard et du MIT (Massachusetts Institute of Technology), aux États-Unis. Divers indicateurs ont ainsi été utilisés, portant sur le « recours à l’hôpital » et sur « l’organisation de soins primaires » (polymédication, jours d’hospitalisation, hospitalisations non programmées, réhospitalisation, passages aux urgences non suivis d’hospitalisation, etc.). Les données ont été comparées à celles de territoires témoins.
En matière de résultats, il est à noter, tout d’abord, qu’aucun « effet moyen » des expérimentations Paerpa n’a pu se dégager sur la globalité des territoires pilotes, ce que l’Irdes attribue à « la mise en place hétérogène des dispositifs […] et [aux] délais de montée en charge des outils observés ». En revanche, des effets ont été relevés dans des territoires en particulier. Ainsi, en Aquitaine et dans le Nord-Pas-de-Calais, la polymédication a significativement diminué. En Lorraine, les passages aux urgences non suivis d’hospitalisation ont, quant à eux, chuté. Parallèlement, en Bourgogne et en Midi-Pyrénées, a été enregistrée une baisse du nombre des hospitalisations non programmées. La Bourgogne a également connu une réduction des hospitalisations évitables.
Ajuster les expérimentations
Le rapport intermédiaire conclut qu’en l’absence « d’effet moyen significatif propre à Paerpa », il ne faut pas tirer de conclusion hâtive. Parallèlement, l’institut souligne « le manque d’impact visible sur les indicateurs hospitaliers, notamment les réadmissions, [qui] interroge sur l’efficacité des outils mis en place ». Il engage alors la discussion sur une évolution des projets Paerpa et un probable ajustement « des incitations financières à l’hôpital avec les objectifs de réduction des hospitalisations évitables ». Enfin, le document précise que les évolutions du système de santé demandent un certain temps. « Les structures nouvelles ne peuvent être efficaces que si les professionnels qui y sont impliqués sont prêts à changer leurs pratiques ». Et de conseiller d’attendre les prochains résultats, sur l’année 2017, qui devraient être disponibles courant 2018, pour analyser réellement les effets des expérimentations.
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