Dans le cadre de son évaluation de la cryolipolyse à visée esthétique, la HAS (Haute autorité de santé) a soumis son rapport provisoire à consultation publique le 24 avril dernier, et ce jusqu’au 28 mai 2018. L’instance avait pour objectif « de répondre à la Direction générale de la santé sur le danger grave ou la suspicion de danger grave pour la santé humaine ».
La cryolipolyse a pour vocation de réduire les graisses sous-cutanées par le froid de manière non invasive. Cette pratique employée par des médecins et des professionnels du bien-être et de l’esthétique a fait l’objet de signalements d’effets indésirables.
Pour réaliser son rapport, la HAS s’est appuyée sur la littérature scientifique (deux revues systématiques datant de 2015 et 17 études), des bases de données, des sinistres de compagnies d’assurances et des réponses à une consultation. Elle a ainsi recueilli et catégorisé les éventuels effets indésirables, et estimé leur fréquence. D’un côté, l’analyse de la littérature scientifique a permis de confirmer des effets indésirables. Certains sont fréquents, mais d’intensité modérée. D’autres sont graves, mais plus rares.
D’autre part, les études de cas et signalements récents ont montré des effets comme des neuropathies, brûlures ou gelures. Leur récurrence n’a pu être mesurée. La HAS précise qu’elles sont sans doute dues à « des situations de mésusage par les opérateurs, en particulier par un irrespect des conditions d’utilisation ou d’éventuels retraitements trop précoces ». Des défaillances ou des défauts techniques peuvent également en être responsables.
L’autorité en conclut que la cryolipolyse est effectivement susceptible de présenter des dangers graves « pour la santé humaine du fait d’atteintes corporelles sévères, relevées, montrant pour certaines un caractère de gravité ». Elle recommande d’informer davantage le public sur ces risques et de mieux encadrer cette pratique.
Le rapport provisoire SANTE-RAPPORT-HAS-CRYOLIPOLYSE (PDF, 1,7 Mo).