Comment positionnez-vous l’établissement ?
Nous voulons rendre accessibles des prestations haut de gamme. Les clients sont comme dans un hôtel quatre étoiles, mais au prix d’un trois étoiles. Et il en est de même pour le restaurant, j’ai réussi à voler le chef de la Villa Duflot à Perpignan, qui est un quatre étoiles ! Nous rénovons l’établissement petit à petit dans cette optique. On essaie de conserver un côté artisanal, dans le bon sens du terme, en gardant une grande simplicité. On veut faire comme à la maison, mais en mieux… Pour les menus d’ailleurs, nous faisons appel à des distributeurs locaux. Et concernant la thalasso, une décoratrice est intervenue pour lui donner un cachet unique et un aspect plus proche du spa afin de répondre à la demande. Ce sont également des artisans locaux qui ont œuvré.
Quelle est votre stratégie de développement ?
Nous essayons de nous professionnaliser. Pour les soins, par exemple, je donne beaucoup d’importance à la formation, et pas seulement à l’enseignement des protocoles. Je délivre des cours d’anatomie, de physiologie. Et en matière de développement, nous ne sommes pas un groupe, donc les choses se font progressivement. Déjà, pour 2018, nous visons 75 % de remplissage, nous sommes sur une pente ascendante. Et je travaille sur une nouvelle piste de soins pour l’année prochaine.
Vous avez proposé un nouveau soin cette année ?
J’ai effectivement créé le massage « Harmonie du moi ventre », en collaboration avec un gastro-entérologue. Je me suis inspirée de la médecine chinoise et de l’ostéopathie viscérale. Pendant 25 minutes, le soin associe des séries de pressions glissées, du palper-rouler, des procédés de massage avec pressions sur des points stratégiques. Il est agrémenté par l’action du magnésium marin transcutané et l’huile d’amande douce. Ce massage améliore la qualité de la respiration, il facilite la digestion et aide à lutter contre les douleurs du syndrome de l’intestin irritable. Il connaît un fort succès.
www.cote-thalasso.fr
ZOOM : Côté Thalasso Banyuls-sur-Mer
Dans les Pyrénées-Orientales, la thalassothérapie Côté Thalasso s’attache à utiliser des produits naturels pour ses cures et soins à l’eau de mer.
La thalasso de Banyuls-sur-Mer (66), anciennement propriété du groupe Thalacap, a été rachetée à l’été 2017 par Marie Perez Siscar, qui officiait déjà en tant que directrice et médecin conseil de l’établissement. Depuis, il est passé sous l’enseigne Côté Thalasso. Le complexe de l’Île de Ré (17) se loge sous la même entité. Il est dirigé par son frère, Jean Perez Siscar. Début 2018, les établissements Côté Thalasso avaient annoncé une augmentation de leurs chiffres d’affaires de 15 % en moyenne.
Une clientèle fidèle
En 2017, l’établissement occitan a donc enregistré un chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros, pour un taux d’occupation de 73 % et 60 % de retours clients. « Comme ils reviennent, je me dis que les clients nous font confiance, souligne la propriétaire. D’autant qu’on est un peu au bout du monde, c’est un parcours pour venir. » Une fidélisation à laquelle les équipes travaillent régulièrement, notamment en créant des cocktails de soins à la demande des curistes. Concernant les profils, le centre reçoit environ 60 % de femmes et 40 % d’hommes. L’âge moyen se situe autour de 45 ans, en général. Mais pour les weekends et les courts séjours, la tranche 20-35 ans est principalement représentée. Cela dit, les longs séjours sont privilégiés. « C’est un peu par la force des choses, précise Marie Perez Siscar, parce qu’on est loin. »
Concernant les équipements, l’établis-sement comprend quatre bassins d’eau de mer : un en extérieur, une piscine ludique de 17 mètres de long, un bassin consacré à la gymnastique marine rééducative, le dernier est dédié au sport (aquabike, aquagym, etc.).
Des soins naturels
La thalasso propose des cures, des séjours ou des soins à la carte, notamment à l’eau de mer. Celle-ci inclut des bains hydromassants, des hydromodelages ou des douches à jet. « Là où certains centres diminuent leur nombre, je l’augmente, précise Marie Perez Siscar. Pour moi, c’est un soin très complet. » Des « soins sublimes » sont également prodigués. De même que des enveloppements à la boue marine et/ou aux algues. Pour cela, le centre collabore avec Thalion, marque bretonne. Les équipes de Banyuls-sur-Mer n’utilisent pas de pâte d’algues car elles reçoivent les boues et les algues micronisées, en poudre. Elles sont ensuite mélangées sur place à l’eau de mer, puisée au fur et à mesure de la journée, puis chauffées à une température qui monte progressivement. « L’objectif est de ne pas abîmer les cofacteurs enzymatiques, explique-t-elle. Cela a un coût, mais je suis une puriste. Dans l’enceinte de la thalasso, je vais au bout de ma philosophie qui est de proposer des produits les plus naturels possibles. »
C’est la présidente de Côté Thalasso qui conçoit les soins. En 2015, elle avait ainsi participé à l’élaboration de l’huile de magnésium marin avec Thalion. Un produit agissant particulièrement sur les crampes et les contractures. « Je travaille d’ailleurs avec le Dr Philippe de Normandie, de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (92) », souligne-t-elle. Le produit contribuerait à diminuer les spasmes des patients atteints de Parkinson.
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