Le PNUE et l’OMS publient un rapport portant sur les effets des perturbateurs endocriniens sur l’homme et sur les conséquences sanitaires qui y sont associées.
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’alarment des conséquences sur la santé humaine et animale de 800 substances chimiques qui sont connues ou suspectées d’interagir avec les récepteurs hormonaux et d’interférer sur la synthèse ou la conversion hormo- nale. Selon le nouveau rapport qualifié d’« historique » et publié conjointement par les deux organismes internationaux, ces éléments chimiques synthétiques n’ont, pour la plupart, jamais subi de tests. Afin de réduire les risques éventuels de maladie et de réaliser d’importantes économies en santé publique, les auteurs de l’enquête appellent à mener davantage de recherche pour définir les liens qui existent entre les perturbateurs endocriniens chimiques présents dans de nombreux produits d’utilisation courante et plusieurs maladies et troubles.
Définition et rôle
La santé dépend du bon fonctionnement du système endocrinien, qui régule la sécrétion d’hormones essentielles, par exemple, au métabolisme, à la croissance, au développement, au sommeil et à l’humeur. Certaines substances, connues sous le nom de perturbateurs endocriniens, peuvent perturber une ou plusieurs fonctions du système endocrinien et ainsi accroître le risque de sur- venue de problèmes de santé. Certains sont naturels alors que d’autres, présents dans les pesticides, les appareils électroniques, les produits d’hygiène personnelle et les cosmétiques, sont synthétiques.
Les perturbateurs endocriniens chimiques peuvent entrer dans l’environnement principalement par le biais des effluents industriels et urbains, le ruissellement des terres agricoles et l’incinération et le rejet des déchets. L’être humain peut y être exposé lors de l’ingestion de nourriture, de poussière et d’eau ou de l’inhalation de gaz et de particules présents dans l’air, ainsi que par contact cutané.
Leurs incidences sur la santé
L’étude, intitulée State of the Science of Endocrine Disrupting Chemicals, met en lumière le rôle des perturbateurs chimiques dans l’apparition de certains problèmes de santé chez l’homme : la cryptorchidie ou l’hypospadias chez le jeune garçon, l’infertilité chez l’homme, les cancers du sein, de la prostate ou de la thyroïde, les troubles du dévelop- pement du système nerveux, un déficit de l’attention ou d’hyperactivité chez l’enfant, voire le diabète de type 2 et l’obésité.
Mais aussi chez l’animal. Certains effets auraient en effet été constatés, malformations congénitales, cas d’infécondité, diminution de population de certaines espèces de loutres et d’otaries, etc.
Recommandations
Le rapport du groupe d’experts dirigé par le Pr Ake Bergman dresse un inventaire, le plus complet possible, sur les connaissances actuelles dans le domaine. Il rappelle que de nombreux progrès ont été faits mais admet que ses effets sur la santé et l’environnement mondial sont plus étendus et complexes que ceux envisagés. Désormais un soutien à la recherche et la mise au point de nouveaux tests doivent être une priorité pour atténuer les risques, d’autant que les produits chimiques occupent une place de plus en plus importante dans la vie moderne et sont essentiels à beaucoup d’économies nationales.
Le rapport sur aquae-officiel.fr