Un projet de biofaçades productrices de micro-algues entre dans sa phase de test opérationnel après cinq années d’études et de travaux conduits en partenariat avec les laboratoires de l’Université de Nantes-Saint Nazaire.
En octobre 2012, l’Agence X-TU Architecte et l’Université de Nantes entraient dans la phase finale de recherche en laboratoire concernant la mise au point de murs techniques équipés de capteurs solaires et de réacteurs biologiques destinés à produire des micro-algues (Aquæ n°3). Après cinq années de recherche et plusieurs brevets internationaux déposés, c’est désormais une nouvelle phase de test en situation réelle qui débute à Saint Nazaire. Ces façades sont constituées de panneaux de 5 centimètres d’épaisseur mis au point par le Gepea, laboratoire nazairien de Génie des Procédés Environnement Agro-alimentaire. Ils forment un maillage des réacteurs verticaux économes en eau et disposant d’une surface maximale d’exposition au soleil. Le banc d’essai, la SymBio2-Box, est un habitacle de 20 m² destiné à tester les différents modèles conçus pour les immeubles de bureaux, les logements privatifs et les usines : choix d’algues adaptées en production aux fumées des usines d’incinération d’ordures ménagères, évaluation de l’efficacité thermique, mesure dela productivité algale en PBR, confirmation des données technico-économiques, etc. Le rendement attendu de ces technologies devrait être au minimum 50 fois supérieur à celui obtenu dans les bassins à ciel ouvert utilisés pour la culture des algues avec un besoin énergétique inférieur de 80 %.
Le groupe Seché Environnement, spécialisé dans le traitement des déchets, qui envisage d’équiper l’un de ses sites, finance une partie des 200 000 euros nécessaires à la construction du site pilote. Lui-même poursuit de son côté depuis quatre années avec le Bureau d’études Valagro (Poitiers) un programme de recherche étudiant une culture en système clos en symbiose avec une façade. Lequel se base sur le constat que les usines de valorisation énergétique des déchets produisent des quantités importantes de chaleur et de gaz (du CO2, entre autres) peu valorisées.
La réalisation de ce programme est prévue au cours de l’année 2013 à Saint-Nazaire sur le site de l’Université de Nantes « Gavy-Océanis ». En fonction des résultats obtenus au cours de ces travaux, ce concept de « biofaçade » pourrait être envisagé au titre d’une démonstration industrielle sur une usine d’incinération.