Une étude, réalisée par l’Ohio State et publiée dans la revue Psychological Science, s’est penchée sur l’influence des interactions quotidiennes de personnes souffrant de douleurs chroniques avec leurs proches dans l’évolution des fonctions physiques, la capacité à reprendre des activités, l’amélioration de la qualité de vie. 152 patients, atteints d’arthrose sévère, tous âgés de plus de 50 ans et mariés ou vivant avec un partenaire, ont été suivis pendant 18 mois. Ils ont été interrogés tous les jours pendant 22 jours : les conjoints déterminaient le degré de douleur exprimée par leurs partenaires et les patients évaluaient le niveau de réponse à ces expressions. Les chercheurs ont mesuré la fonction physique des patients – y compris l’équilibre, la démarche, la vitesse et la capacité à se lever d’une chaise – au début de l’étude, à 6 mois et 18 mois plus tard. Les résultats ont montré que les patients dont les conjoints répondaient quotidiennement de manière empathique et bienveillante à leur douleur présentaient une fonction physique améliorée 6 et 18 mois plus tard par rapport aux patients dont les conjoints étaient moins réceptifs. Ces conclusions contredisent l’hypothèse initiale de l’équipe dirigée par le Pr Stephanie J. Wilson, principal auteur de l’étude, qui supposait que les personnes dont les partenaires accordaient plus d’attention à leur situation, en prenant par exemple en charge la réalisation des tâches ménagères ou la gestion des médicaments pour les soulager, verraient leur fonction physique diminuer au fil du temps, par manque d’activité. Selon le professeur Wilson, il s’agit désormais d’examiner, au moyen de nouvelles études, « si le modèle de réactivité empathique est également bénéfique pour les personnes souffrant d’autres affections chroniques telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires ».