Une étude* publiée le mois dernier dans le Journal of the American Medical Association, a montré qu’une prise de poids, même modérée (en deçà de 10 kg), avant 55 ans augmentait le risque de développer des maladies chroniques. Conduite par l’université Harvard (États-Unis) en collaboration avec l’université Fudan (Chine), l’analyse a porté sur les données recueillies auprès de 92 837 femmes et de 25 303 hommes américains, tous professionnels de santé. Ont été observés les changements de poids entre le début de l’âge adulte (18 ou 21 ans) et 55 ans et à partir de cet âge, l’évolution de la santé, le développement de maladies chroniques et la mortalité. Les femmes ont pris 12,3 kg et les hommes 9,7 kg en moyenne au cours de la période. Pour les individus ayant atteint les 70 ans, une femme sur cinq et un homme sur trois sont considérés comme vieillissant en bonne santé. L’étude montre que comparativement aux personnes ayant maintenu un poids stable (<2,5 kg), ceux qui gagnaient 2,5 kg à 10 kg, voyaient le risque de diabète de type 2 doubler, et celui d’hypertension, de maladies cardiovasculaires ou de cancer augmenter de 9 à 25 %. Ces chiffres évoluaient à la hausse avec les prises de poids plus importantes. Et à chaque gain de 5 kg est associée une diminution de 17 % de vieillir en bonne santé, mais également une hausse du risque de mortalité prématurée évaluée à 5 %. Selon le Pr. Frank B. Hu, coauteur de l’étude, si les résultats globaux qui associent accroissement pondéral et risques associés pour la santé ne sont pas surprenants, en revanche « les statistiques relatives aux gains de poids modérés donnent à réfléchir », rappelant que les moyennes de prises de poids sur 30 ans se situent audelà de ces niveaux.
* Associations of Weight Gain From Early to Middle Adulthood With Major Health Outcomes Later in Life, Yan Zheng, Changzheng Yuan, Francine Grodstein, Meir J. Stampfer, Walter C. Willett, Frank B. Hu.