Est-il possible de dépolluer les eaux côtières avec des microalgues ? Les microalgues mesurent à peine un dixième de millimètre ! La réponse est oui, et elle est connue depuis longtemps.
Une communauté scientifique internationale, motivée par les défis environnementaux des eaux de la planète, a développé un peu partout des solutions efficaces. En France, une start-up innovante d’Aix, Biomitech, propose déjà la bioremédiation des hydrocarbures grâce aux microalgues.
On vous explique le principe général.
Dépolluer avec des microalgues : le secret de la photosynthèse
On parle de « bioremédiation ». Il s’agit de convertir les hydrocarbures polluant les eaux côtières grâce à une technologie de rupture qui utilise et accélère le principe naturel de photosynthèse des microalgues.
Les microalgues ont en effet la capacité extrême de décomposer des particules polluantes. Certaines ont une appétence particulière pour le dioxyde de carbone, d’autres pour le soufre, d’autres encore pour le mercure, etc.
C’est, une fois de plus, une des merveilles d’intelligence de la nature et de la maîtrise de son écosystème complexe et circulaire. N’oublions pas la célèbre formule de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
La bioremédiation pour dépolluer les eaux côtières
Diverses thèses et travaux sont publiés depuis des années par des chercheurs conscients des ressources infinies des végétaux.
Gilbert Barnabé est l’un d’eux. Professeur d’écologie marine à l’université de Montpellier II, il est aussi plongeur en scaphandre et apnéiste. Il explique dans un de ses nombreux articles :
Ces microalgues réalisent la production de matière vivante par photosynthèse dans les eaux et possèdent de vastes potentialités épuratrices. Elles sont invisibles sans l’utilisation d’un microscope, mais en nombre colorent les mers, parfois sur des centaines de kilomètres carrés. Au moins la moitié de l’oxygène présent dans l’atmosphère est produit par ce phytoplancton, soit environ 150 milliards de tonnes par an ; il absorbe aussi 30 % du CO2 présent dans l’air, autant ou plus que toute la végétation terrestre […]. Le reste du CO2, non absorbé, s’accumule dans l’atmosphère.
Formulé de façon synthétique, nous pouvons dire que les microalgues sont la base de la chaîne alimentaire océanique et le poumon de la planète.
Microalgues, ce phytoplancton qui fait des merveilles
Les microalgues constituent ce que l’on appelle « phytoplancton ». Déjà, dans un article précédent, nous soulignions l’importance de l’action invisible du phytoplancton.
Par ailleurs, les microalgues ont d’autres bienfaits que ceux de la dépollution des eaux. Ces végétaux minuscules recèlent aussi des qualités médicinales pour soigner, entre autres, les troubles digestifs récalcitrants, comme les SCI (Syndrome du colon irritable).
Enfin, si vous avez envie de tester une cure thermale, sachez que certains soins font appel au plancton car il est aussi présent dans les sources thermales sulfurées.