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Archéologie sous-marine : le musée du Ponant

Pour les curieux d’archéologie sous-marine, le musée de l’île de Sein est une vraie caverne aux trésors …engloutis. C’est aussi une étape originale pour faire un peu de tourisme historique et d’y intéresser les enfants.

Si vous ne pouvez aller sur place, leur site internet, bien que kitch, est extrêmement riche. Constamment mis à jour, avec une iconographie importante, c’est l’occasion de découvrir une association dynamique. Elle réunit des scientifiques, des historiens, des marins et des plongeurs chevronnés, 100 % bénévoles.

Des épaves et des artefacts plein les filets

Leur base de données est impressionnante. Plus de 17 600 épaves y sont déjà répertoriées.

Le cimetière marin des bateaux restant à exhumer des profondeurs, rien qu’autour de l’ile de Sein, est estimé à au minimum 250 navires oubliés.

Pour partager un peu les sensations grisantes des plongeurs à la recherche d’artefacts, vous pouvez sur une vidéo assister à la découverte d’une épave de corsaire.

L’île de Sein : une longue tradition de sauvetage en mer

Ancrée solidement au large de la pointe du Raz dans le Finistère, l’île de Sein porte le joli nom breton de « Enez-Sun » (son étymologie reste incertaine).

Un dicton sur l’île, bien connu de tous les marins, se transmet depuis des générations : « Qui voit Sein, voit sa fin ». Il fait référence aux dangereux récifs qui entourent l’île. On surnomme cette zone la « chaussée de Sein ». Elle est parcourue par des courants souvent violents qui dépassent 6 nœuds (11,1 km/h) en vives eaux.

Malgré quatre phares construits au XIXe siècle, les naufrages étaient extrêmement fréquents. C’est d’ailleurs dans une ancienne « maison de sauvetage » que le musée du Ponant tient ses quartiers.

On trouve diverses traces de leurs exploits de sauveteurs. Par exemple, entre 1617 et 1763, les marins de l’île de Sein ont secouru :

  • un vaisseau de ligne,
  • une frégate,
  • deux corvettes,
  • un lougre,
  • trois embarcations de commerce (dans lesquelles se trouvait cinq cents hommes de troupes françaises revenant des colonies),
  • et cinq équipages entiers de bâtiments de guerre et de négoce.

D’autre part, dans les Mémoires du Chevalier de Fréminville (capitaine des frégates du roi, ainsi qu’archéologue et écrivain), on peut lire que 20 équipages ont été sauvés entre 1763 et 1817.

Le « droit de bris » : une autre coutume de l’île de Sein

Le sauvetage en mer de navires en perdition n’a jamais été incompatible avec le « droit de bris », largement pratiqué pendant des siècles par de nombreux insulaires. Par ce droit très ancien, ils peuvent s’arroger une partie des marchandises échouées sur les plages ou les rochers suite à un naufrage. Les courants marins se chargeant de faire la « distribution ».

Comme on peut lire dans les pages de Lucien Boulain, les îliens n’y voient aucun mal, juste la « main de Dieu » :

« C’est la Providence qui nous envoie cela » disent-ils, et ils ne sauraient considérer ces larcins comme des vols ; pour eux, ce sont des profits licites. Un instant avant, ils auraient risqué leur vie pour sauver les équipages ; quant aux épaves, c’est autre chose […] »

Raz de Sein : diverses légendes sur la ville d’Is (françaises et bretonnes), études sur l’affaissement progressif du littoral, monographie de l’île de Sein (relation de voyage) / par M. Lucien Boulain, 1893

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