L’hydrologie régénérative s’appuie sur les fondements même d’une prise de conscience de l’Homme envers la Nature, tous deux avec majuscules. Son action de résilience est au confluent d’engagements essentiels et vitaux.
Formulé concrètement, il s’agit de rassembler toutes les initiatives et les connaissances respectueuses des écosystèmes locaux. Le but : rétablir le cycle naturel de l’eau. La nature est intrinsèquement intelligente. Le rôle de l’être humain est de soutenir son flux spontané et équilibré. Pour cela, il est nécessaire de revenir à la base toute simple qui s’articule sur trois actions du cœur : compréhension, humilité et inspiration.
Action en 4 étapes : ralentir, repartir, infiltrer, stocker
- Ralentir…parce que la course imposée par une consommation autant inutile qu’effrénée est préjudiciable à tout le vivant : de nos organismes à la nature.
- Répartir…parce que les cycles d’eau verte (pluies, brouillards, etc.) sont responsables d’une répartition plus homogène des précipitations continentales dans le temps et dans l’espace. Ils doivent être facilités.
- Infiltrer…parce que l’eau connaît son rôle. Lui permettre de (re)pénétrer dans la terre est déjà un premier pas vers la mise en action de sa capacité de régénération et d’équilibre. En effet, la morphologie (naturelle ou non) du terrain, la nature des sols, la végétation, etc., ont un impact ignoré sur la capacité des paysages à retenir l’eau. Les Mayas le savaient bien !
- Stocker…parce que l’architecture et l’urbanisme modernes sont déficients. De nouveaux modèles, qui ont toujours existé, sont à promouvoir. Cela aussi bien dans l’habitat que l’agriculture, afin de ne plus barrer ou dévier le cycle vital de l’eau souterraine. C’est ce cycle qui source tous les bienfaits des stations thermales.
Partir du meilleur des actions antérieures
Nourrie de près ou de loin par diverses recherches et sagesses développées partout dans le monde, et ce depuis aussi loin que l’homme existe, le défi est de savoir les marier et/ou les adapter à chaque territoire agricole et urbain.
Voici quelques exemples pour vous permettre d’approfondir le sujet sans aucune prétention d’exhaustivité :
- la permaculture a son corollaire de « design » nommé Keyline Design® (P.A. Yeomans) et son outil dit de l’Échelle de Permanence. Voir cette vidéo tournée récemment dans les Pyrénées Orientales ;
- les approches dites de « récolte ou culture de l’eau de pluie » (rainwater harvesting), « paysage aquatique » (Sepp Holzer), Water retention landscape,… ;
- les méthodes de gestion intégrée de l’eau de pluie, hydraulique douce, aménagement hydrologique des espaces agricoles et bassins versants ;
- la gestion fine et localisée de l’érosion dans les reliefs (cultures en contour, en bandes, en terrasses, etc.) ;
- les diverses solutions de conservation des sols et d’agroforesterie…
- les projets de régénération naturelle assistée, d’écosystèmes, de reboisage et même de bâtiments autonomes.
Et si l’eau pouvait aussi se « cultiver » ?
Finalement, cette question n’en est plus une. Les consciences s’ouvrent et un autre mode de gestion des territoires et de l’eau est en train de déferler sur les économies industrielles. Des associations, comme « Pour une hydrologie régénérative » ou encore « Regrarians », des médias alternatifs comme « Tous terrestres », et beaucoup de chercheurs engagés voient leur audience se développer largement, tel Darren Doherty (qui travaille en famille), très connu des milieux de la permaculture et qui se déplace dans le monde entier, y compris en France (voir vidéo plus haut).
A présent, l’eau est bien en train de faire pousser une société nouvelle…