Dans les eaux africaines, entre le Sénégal et l’Angola, la menace plane régulièrement. Vols à main armée, enlèvements, demandes de rançons… Les nouveaux pirates sévissent de plus en plus, avec des méthodes pas si éloignées de leurs ancêtres à tricornes.
Dimanche 14 mars. 19h59. Golfe de Guinée, 200 milles au sud des côtes béninoises. Le Bourbon Evolution 802, navire de la compagnie Bourbon battant pavillon luxembourgeois, est en mer depuis presque une semaine. Il est parti le 8 mars du port d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Dans une minute, il sera attaqué par des pirates. Rapidement, les 19 membres de l’équipage se réfugieront dans la « citadelle ».
Une réactivité qui permettra de ne déplorer aucun blessé. C’est l’arrivée de deux vaisseaux patrouilleurs nigérians qui fera fuir les assaillants à 23 heures, laissant le Bourbon Evolution presque intact, avec uniquement quelques légers dommages matériels. Le navire sera escorté par ses sauveurs jusqu’au port d’Onne au Nigéria, où il sera remis en état.
Des fusils à la place des sabres et des mousquets
Attention aux apparences… L’attaque ne remonte pas au XVIIe siècle, âge d’or de la piraterie. Elle s’est déroulée il y a quelques jours à peine ! La Bourbon Offshore n’est pas une société transportant des bouteilles de whisky dans des caisses en bois, sous la direction d’un capitaine en chapeau tricorne. Mais une compagnie maritime française proposant des services en mer dans les domaines pétroliers, gaziers et éoliens.
Car la piraterie n’a pas disparu, loin de là. Le phénomène est même encore très fréquent. Mais point de Jack Sparrow et de tricornes à l’horizon… Les équipages naviguant dans le golfe de Guinée peuvent en témoigner. S’il n’est plus question de sabres et de mousquets, les nouveaux flibustiers sont toujours armés.
Preuve de l’importance des attaques, le Bureau maritime international s’y intéresse régulièrement. Et publie des rapports sur la piraterie dans le golfe de Guinée. En faisant le tour du dernier rapport en date, le moins que l’on puisse dire, c’est que les marins du Bourbon Evolution 802 s’en sont bien tiré…
À l’abordage… les marins invités à rester sur leurs gardes !
En effet, les enlèvements d’équipages sont de plus en plus fréquents. Rien qu’en 2020, les pirates ont kidnappé 130 personnes dans ces eaux d’Afrique de l’Ouest ! L’objectif de ces opérations ? L’argent. Les pirates demandent des rançons. Le Bureau maritime international exhorte donc les équipages à ne pas baisser la garde.
Retour en mer, quelques jours en arrière. Jeudi 11 mars. Après-midi. Golfe de Guinée, 210 miles au sud de la ville béninoise de Cotonou. Le Davide B, navire-citerne appartenant à la De Poli Shipmanagement, compagnie néerlandaise, effectuait un voyage commercial entre la Lettonie et le Nigéria. Dans quelques minutes, des pirates vont aborder ce chimiquier battant pavillon maltais. L’attaque sera plus lourde de conséquences. Quinze membres de l’équipage du bateau maltais ont été enlevés…
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