Aujourd’hui, on célèbre l’eau ! Ou plutôt l’accès à une eau potable de qualité. Un enjeu majeur : actuellement 2,2 milliards de Terriens ne peuvent profiter d’une eau salubre.
Nous sommes le 22 mars 2021 et c’est la Journée mondiale de l’eau. Comme chaque 22 mars depuis 28 ans. L’occasion de souligner l’importance de l’eau douce, dont l’accès est loin d’être acquis tout autour du globe. Aujourd’hui, 2,2 milliards d’individus vivent sans accès à une eau salubre… Pour l’ONU, c’est simple, on peut parler d’une « crise mondiale de l’eau ».
Pourquoi l’ONU lance cet événement en 1993 ?
Flashback. 1992. Sommet de Rio. La Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED) émet une recommandation : dédier, chaque année, une journée aux ressources en eau douce. L’Assemblée générale des Nations unies valide le principe et soumet une résolution en ce sens le 22 décembre, qui sera actée le 22 février suivant. Le 22 mars est proclamé Journée mondiale de l’eau et la première édition se tiendra au printemps 1993.
À l’époque, l’objectif est le même qu’aujourd’hui : sensibiliser le grand public à la protection des ressources en eau. La résolution propose d’ailleurs quelques moyens d’action : diffusion de documentaires, conférences, tables rondes, séminaires, expositions, etc. Une thématique spécifique est toutefois mise en lumière à chaque nouvelle édition. « Les Femmes et l’eau » en 1995, « Eau et santé » en 2000, « L’assainissement » en 2008 ou encore « Pourquoi gaspiller l’eau ? » en 2017.
Redonner à l’eau sa juste valeur
Retour en 2021. Cette année ne fait pas exception, la Journée mondiale de l’eau souhaite attirer l’attention du public sur l’accès à l’eau. La thématique : valoriser l’eau. Un sujet un peu particulier qui se présente plutôt comme un appel à la participation. Pendant des mois, l’ONU a donc récolté des témoignages dans le monde entier pour tenter de savoir ce que l’eau signifie pour les gens. Et ainsi estimer la valeur de l’eau.
Pour les Nations unies, reconnaître la valeur de l’eau devient primordial pour mieux contrôler l’utilisation de la ressource : « Ne pas attribuer assez de valeur à l’eau dans tous ses emplois constitue une cause majeure, voire un symptôme, de la négligence politique vis-à-vis de l’eau et de la mauvaise gestion de celle-ci. »
Le 22 mars, on fait quoi ?
L’ONU a compilé les différentes approches de la valorisation de l’eau au sein du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2021 : la valeur de l’eau. Ce document constitue une évaluation des sources d’eau, des ressources en eau in situ et des écosystèmes, des infrastructures de stockage, de réutilisation, des services liés à l’eau ou encore des valeurs socioculturelles de l’eau. L’ONU a d’ailleurs organisé un événement virtuel pour présenter ce rapport. Mais pas seulement !
Afin d’encourager la population à partager ses expériences et opinions, le hashtag #Water2me a été mis en place pour inviter à participer à la conversation sur l’eau sur les réseaux sociaux. Et à répondre à différentes questions. Morceaux choisis : Que signifie l’eau pour vous ? Pourquoi l’eau est-elle importante pour vous ? Quel rôle l’eau jouera-t-elle dans votre avenir ? Pour quelles activités utilisez-vous le plus d’eau ?
Prix Nobel de l’eau : and the winner is…
En parallèle, le Stockholm Water Prize (Prix de l’eau de Stockholm) a été remis. Moins connue que les prix Nobel de la paix, de littérature ou de physique, cette récompense est pourtant surnommée le « Prix Nobel de l’eau ». Depuis 30 ans, elle consacre un individu ou une organisation pour son action dans la sauvegarde des ressources en eau, ainsi que dans la préservation du bien-être de la planète et de ses habitants.
Cette année, c’est l’écologiste américaine Sandra Postel qui a été félicitée pour son action. Auteure et experte des questions internationales relatives à l’eau, elle a fondé en 1994 le Global Water Policy Project. L’organisation a pour mission de promouvoir la préservation de l’eau douce par la recherche, la rédaction, la sensibilisation et la prise de parole en public. Elle a d’ailleurs écrit plusieurs livres sur la question, dont Last Oasis: Facing Water Scarcity ou plus récemment Replenish: The Virtuous Cycle of Water and Prosperity. Ce dernier présente des solutions nouvelles pour la conservation et la gestion de l’eau douce.
Des initiatives félicitées par le directeur du Stockholm Water Prize, Torgny Holmgren : « Sandra Postel a apporté des contributions inestimables à notre compréhension de l’eau, et donc à notre capacité à façonner un avenir durable. »
Un prélude au Forum mondial de l’eau
Pour terminer, la Journée mondiale de l’eau 2021 marque également le lancement du compte à rebours pour le 9e Forum mondial de l’eau. Celui-ci se tiendra dans 365 jours exactement à Dakar, au Sénégal. Cet événement international, organisé tous les 3 ans par le Conseil mondial de l’eau, sera placé sous le signe de « La sécurité de l’eau pour la paix et le développement ».
L’objectif : trouver des solutions de développement durable pour un accès à l’eau pour tous. Et ainsi améliorer la qualité de vie de millions de personnes dans le monde, tout en préservant les ressources en eau, si précieuses. Les nouveaux enjeux découlant de la pandémie de COVID-19 seront également abordés. Rendez-vous dans 1 an !
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