Comment les icebergs fondent-ils ? Et qu’est-ce que cela implique pour le réchauffement climatique ? Une nouvelle théorie répond à ces questions : les géants de glace ne fondent pas uniformément ni à la même vitesse, contrairement à ce qu’on pensait…
La fonte des glaces est un phénomène bien connu. Mais une idée reçue continue de subsister… Non, les icebergs ne fondent pas uniformément ! Et comme ils représentent une part importante de la fonte des glaces, cette découverte entraîne une évolution des connaissances sur le dérèglement climatique.
Du nouveau sur le phénomène de fonte des icebergs
Jusqu’à présent, une théorie occupait le devant de la scène scientifique : les icebergs fondraient de manière uniforme dans les courants océaniques. Une hypothèse d’ailleurs soutenue par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Mais Eric Hester, mathématicien australien, et ses collègues ne l’entendent pas ainsi. Ces masses de glaces se liquéfieraient en fait à des vitesses différentes selon leur forme. Et les icebergs ont des formes et des tailles très variées.
Les observations de l’équipe ont ainsi conduit à une première conclusion : les différentes faces d’un même iceberg peuvent fondre à des vitesses différentes. De même, l’intérieur et l’extérieur de ces géants de glace ne disparaissent pas de manière équivalente. Pourquoi ? En partie en raison de variations de la vitesse de l’eau ambiante.
Un modèle aux révélations inquiétantes
De cette nouvelle théorie découle une seconde, d’autant plus préoccupante : le rythme de fonte lui-même serait plus rapide que prévu. Ainsi, la fonte à la base des icebergs qui flottent sur les océans pourrait être jusqu’à 30 % plus rapide que ce que la communauté scientifique pensait jusqu’alors.
Et cette accélération a bien des conséquences. Par exemple, la disparition des glaces influence les courants océaniques. Quand on sait que la Grande-Bretagne et l’Alberta (Canada) se trouvent à la même latitude, mais n’ont absolument pas le même climat et que les courants océaniques en sont responsables, on peut s’interroger sur les conséquences que l’accélération de la fonte des glaces pourrait avoir sur le climat…
Des tests en eau salée
Reste à vérifier ces théories, qui découlent de simulations. Pour cela, place à la pratique. Les scientifiques australiens se sont donc lancés dans des expériences à petite échelle avec de la glace et de l’eau salée. Une méthode qui pourrait également s’appliquer à d’autres systèmes de fonte, comme ceux des mers gelées et salines. Et plus étonnant encore, elle pourrait permettre aux astrobiologistes de mieux comprendre le fonctionnement des lunes glacées, comme Europe, un satellite de Jupiter.
Mais avant de se tourner vers l’espace, ce nouveau modèle en cours d’expérimentation sera très utile sur Terre, et particulièrement dans les océans, où les effets du réchauffement climatique sont plus préoccupants que jamais.
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