Différents projets de recherche sur Mars, et plus particulièrement liés à l’eau, ont abouti en ce début d’année. Des travaux qui montrent que des vapeurs d’eau continuent de s’échapper de la planète, que les glaciers martiens sont le berceau d’une matière très présente… et qui cartographient des sites d’atterrissage pour des missions habitées.
La présence d’eau sur Mars interroge les scientifiques depuis des décennies, vraisemblablement au regard de l’implication de l’or bleu dans l’apparition de la vie sur Terre. Qu’elle soit sous forme liquide, solide ou gazeuse, la ressource vitale fait l’objet de nombreux projets de recherche. Le point sur les dernières trouvailles de la communauté scientifique sur l’eau de la Planète rouge.
Des vapeurs d’eau renseignent sur l’évolution du climat de Mars
La première découverte revient à la mission ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO), menée conjointement par l’Agence spatiale européenne (ESA) et Roscosmos, l’agence spatiale russe. Et à une équipe de recherche britannique de l’Open University, dont les travaux ont été publiés dans Science Advances le 10 février. Selon eux, l’observation de vapeurs d’eau en altitude dans l’atmosphère de Mars fournirait un indice sur l’évolution de l’habitabilité de la planète au fil du temps.
A priori, de l’eau liquide aurait coulé en abondance par le passé à la surface de Mars, mais elle serait aujourd’hui enfermée dans les calottes glaciaires et enterrée. Cependant, les mesures des chercheurs, réalisées grâce à l’instrument NOMAD, montrent que de l’eau continue de s’évaporer, sous forme d’hydrogène.
Les données collectées permettent ainsi d’améliorer grandement la compréhension de l’évolution du climat martien. Et offrent de nouvelles clés pour savoir comment la planète a perdu son eau… et donc son habitabilité ! En effet, les premières analyses semblent confirmer que d’importantes quantités d’eau ont disparu.
Ces travaux, toujours en cours, seront complétés par les observations d’autres engins spatiaux, dont la sonde MAVEN de la NASA.
Un matériau martien découvert dans les glaces terriennes
La deuxième découverte a, paradoxalement, été réalisée sur Terre, dans des carottes de glace de l’Antarctique plus précisément. Mise en lumière dans une étude publiée le 19 janvier dernier dans Nature Communication, elle revient notamment à Giovanni Baccolo, géologue à l’université de Milan-Bicocca.
Ce dernier a ainsi trouvé, emprisonné dans l’eau gelée, un matériau jaune : la jarosite. Une espèce minérale relativement rare sur la Planète bleue et abondante sur la Planète rouge. Son examen apporte, selon les chercheurs, deux révélations majeures. D’une part, sur la formation de la jarosite sur Mars, à partir de poussière piégée dans d’anciens dépôts de glace. D’autre part, sur l’importance des glaciers martiens. Ces derniers auraient en effet contribué à la création d’une matière dont Mars est composée.
Pour Baccolo, d’autres découvertes pourraient suivre de l’analyse des carottes de glace de l’Antarctique. Et indiquer que les glaciers de Mars ont accueilli la formation d’autres minéraux, participant ainsi à la composition chimique de la Planète rouge. « Ce n’est que la première étape pour relier les glaces profondes de l’Antarctique à l’environnement martien », affirme-t-il.
Une carte des glaciers pour préparer les missions humaines
Pour terminer, retour sur Mars ! Et cette fois, avec l’objectif de préparer les futures missions habitées. Les chercheurs du projet SWIM (Subsurface Water Ice Mapping) ont ainsi publié le 8 février une carte détaillée des dépôts de glace dans l’hémisphère Nord de Mars. L’idée : proposer une sélection des endroits les plus propices à l’installation d’une base martienne.
Et pour cela, l’eau est primordiale, tant comme une ressource pour les humains et les plantes cultivées, que pour la production d’air ou de carburant en prévision du retour sur Terre. Comme il est difficile de trouver de l’eau liquide à la surface de la Planète rouge, c’est bien vers sa version solide qu’il faut se tourner… puisqu’elle s’y trouve en abondance !
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