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Société

Réchauffement climatique : les villes inhabitables d’ici 2100 ?

L’impact du changement climatique dans les zones urbaines pourrait s’intensifier d’ici la fin du siècle. Une élévation de la température supérieure à 4 °C rendrait invivables les grandes agglomérations. Certaines d’entre elles pourraient en outre subir des inondations sans précédent.

Les villes n’occupent que 3 % de la surface de la planète, mais restent les plus touchées par l’augmentation des températures. Une étude dirigée par le professeur Mathew Hauer est parue dans la revue scientifique « Nature Climate Change ». Selon ces travaux, une hausse de plus de 4 °C pourrait se produire d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas. Des inondations seraient également à craindre dans certaines régions du monde.

Une intensification du réchauffement climatique

Responsable d’une augmentation généralisée des températures sur la planète, le réchauffement climatique est amplifié dans les villes, notamment par l’effet d’îlots de chaleur. Selon les chercheurs, le climat local et la forte densité de population sont des facteurs de conservation de la chaleur, à cause de l’absorption par le béton et de la proximité des bâtiments.

D’ici 2050, 70 % de la population mondiale pourrait habiter dans les villes, subissant ainsi une hausse de 4 °C par rapport au reste de la Terre. « À la fin de ce siècle, les villes pourraient être plus chaudes de 4 °C, mettant plus de la moitié de la population mondiale en situation de stress thermique », affirme Mathew Hauer.

Une simulation inquiétante

Une nouvelle technique de modélisation a été mise en place par les scientifiques afin de simuler les effets du réchauffement climatique dans le temps et dans une région donnée. Une simulation a été réalisée par l’équipe de chercheurs internationaux pour étudier l’impact du changement climatique dans les zones urbaines d’ici 2100.

Les résultats de cette simulation ont permis d’établir deux scénarios. Le plus optimiste se base sur un taux de gaz à effet de serre (GES) intermédiaire et contrôlé. Le second scénario, plus pessimiste, envisage un taux de GES élevé qui entraînerait une hausse des températures pouvant atteindre 4,4 °C dans les villes à la fin du siècle.

Un taux d’humidité en baisse

À cette élévation des températures s’ajoute une diminution du taux d’humidité relative dans l’air en zone urbaine. L’étude montre une réduction de 6 à 13 % du taux d’humidité en milieu urbain, qui rendrait ainsi les grandes agglomérations invivables à long terme.

Des inondations de grande ampleur

Enfin, les chercheurs évoquent de possibles inondations massives, voire « catastrophiques » dans certaines villes des États-Unis. En effet, Mathew Hauer explique que plus de 3,3 millions d’habitants de Miami pourraient subir des inondations désastreuses d’ici 2100. En cause : l’élévation du niveau de la mer de plus de 1,80 mètre. Serait également concernée La Nouvelle-Orléans, ainsi que la ville de Lagos (Nigéria) qui connait déjà une situation préoccupante. Les chercheurs estiment que les inondations pourraient entraîner 260 000 décès dans la mégapole nigériane au cours des dix prochaines années.

© Ana Paula Grimaldi

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