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Quand la mort d’un glacier sème la vie

C’est à l’ouest du Vénézuéla, dans la région de la Sierra Nevada de Mérida, que nous partons à la rencontre du dernier glacier tropical de la cordillère des Andes vénézuélienne : le glacier de Humboldt. Autrefois l’un des principaux glaciers d’Amérique du Sud, il est aujourd’hui victime du réchauffement climatique, favorisant ainsi l’éclosion de nouvelles formes de vie.

Un glacier en voie de disparition

Au sommet du pic Humboldt, nommé d’après le naturaliste allemand Alexander von Humbodt, la glace a cédé la place à de vastes étendues de roches recouvertes de différents végétaux. Le glacier aurait ainsi perdu 99 % de sa superficie depuis 1910. Le résultat d’un changement climatique sans précédent, menant à l’extinction des glaciers.

Le spécialiste en recherches environnementales Luis Daniel Llambi affirme dans la revue National Geographic que l’Amérique du Sud ne compte plus que cinq grands galciers contre l’équivalent de 300 terrains de football » de glace en 1910. De quoi s’interroger sur la disparition prochaine de tous les glaciers du continent. Le Vénézuéla, qui abritait le glacier du pic Bolivar et celui du pic Bonpland, ainsi qu’El Toro et El Leon, disparus depuis bien longtemps, se retrouverait alors orphelin de ses géants de glace.

La fin est proche…

Ce n’est qu’une question d’année pour le documentariste José Manuel Romero. D’après lui, le glacier de Humboldt ne passera pas une autre décennie. Grâce à des cartes multi-temporelles, élaborées à partir de données récoltées au sommet du pic, les chercheurs peuvent évaluer le recul du géant de glace dans l’histoire et ainsi en déduire la date de sa disparition totale. Les effets du réchauffement climatique ont eu raison de lui, laissant les habitants de la région meurtris. Mais les vestiges du glacier sont le théâtre d’une étonnante renaissance.

Le cycle de la vie

La fonte des glaces laisse doucement apparaître des formes de vie inattendues. Le sol rocheux se couvre de mousse, de lichen et de bactéries. Cette végétation serait propice au développement d’un nouvel écosystème, inédit dans ce milieu hostile situé à 4000 mètres d’altitude.

La physicienne Alejandra Melfo rapporte ainsi que « des espèces qui n’avaient pas été répertoriées à cette altitude, y compris des espèces jamais recensées » se seraient développées dans le sillage du glacier. Comme une espèce particulière de colibri qui pollinise des fleurs en haute altitude. Une occasion unique pour les scientifiques de découvrir comment la vie colonise les roches quand la glace se retire. « Le glacier meurt et laisse de la vie, une nouvelle opportunité pour de la vie », conclut Alejandra Melfo.

Sur les sommets vénézuéliens, le premier hiver sans neige laisse place à un paysage printanier qui n’a pas fini de nous étonner.

© JohannaWallace

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