Le concours d’architecture eVolo 2020 Skyscraper Competition a récompensé plusieurs projets de villes futuristes, dont certains entendent répondre aux inquiétudes face à la montée du niveau des océans.
Organisé par le magazine du même nom, le concours eVolo est dédié à l’imagination de gratte-ciels porteurs d’idées visionnaires. L’utilisation novatrice de la technologie, des matériaux, de l’informatique, de l’esthétique et de l’espace remet en question la conception de l’architecture verticale et sa relation avec les environnements naturels et bâtis.
Cette année, le jury a sélectionné 3 lauréats et décerné 22 mentions honorables parmi les 473 projets reçus. De nombreuses agences d’architecture se sont notamment intéressées à la façon dont leurs bâtiments pourraient aider à contrer l’élévation du niveau des eaux.
Des brise-lames côtiers au Sénégal
Conçu par Charles Tzu Wei Chiang et Alejandro Moreno Guerrero de Taiwan, le projet Coastal Breakwater Community, qui occupe la troisième place, imagine un habitat communautaire vertical pour les pêcheurs de Saint-Louis, au Sénégal. Sur ce territoire hostile, l’élévation du niveau de la mer a contraint les habitants à se déplacer vers l’intérieur des terres. La proposition s’inspire de l’architecture traditionnelle sénégalaise en bois, basée sur un système de piliers, d’arcs et de structures tendues.
Projet Coastal Breakwater Community imaginé par Charles Tzu Wei Chiang et Alejandro Moreno Guerrero de Taiwan, ©eVolo
Des villes-digues flottantes
Une agence américaine a développé une idée pour sauver l’archipel des Kiribati, voué à disparaitre d’ici une soixantaine d’années. Leur solution réside dans la construction de bâtiments aux fondations immergées. Leurs grands murs permettraient d’intervenir de trois façons face à la montée de la mer. D’abord en ralentissant les courants marins et en favorisant ainsi la sédimentation. En outre, les logements en hauteur mettraient les habitants à l’abri des inondations et des tempêtes. Enfin, le lieu pourrait devenir une zone de protection de la biodiversité marine, et notamment des récifs coralliens.
Ville-flottante : cultiver la terre disparue par Zijie Nie, Chen Shen et Jian Zheng, ©eVolo
Le gratte-ciel Mudtrapper
L’équipe iranienne à l’origine du gratte-ciel Mudtrapper cherche à exploiter naturellement les inondations tout en supprimant leur effet dévastateur. Elle explique ainsi son projet : « en général, le caractère destructeur de l’inondation vient de l’existence d’ordures et de boue qui pénètrent dans les zones résidentielles sous la pression de l’eau. En plaçant la tour sur le chemin de l’inondation, les animaux sont d’abord secourus, puis les déchets de l’inondation sont enlevés, et enfin, la boue pénètre à l’intérieur de la tour et l’opération d’exploitation commence… L’inondation, en passant par les confins de la tour, est convertie en un courant calme qui a utilisé son pouvoir destructeur pour produire de la matière, puis continue son chemin. »
Le gratte-ciel Mudtrapper imaginé par Surush Ameli, Sharareh Faryadi, Laya Rafianezhad et Soroush Attarzade, ©eVolo