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Planète

À la découverte du microbiome marin, l’infiniment petit au service de la planète

 

Dans l’immensité de l’océan, se trouve un vaste monde infiniment petit. Une véritable communauté de microorganismes qui interagissent au cœur d’un habitat commun. Une vie microscopique à l’origine de processus de vie sur Terre et qui ne forme qu’un seul et unique ensemble : le microbiome marin.

Cet écosystème, bien que très large, n’accepte pas tout le monde. Il y a bien un critère pour le rejoindre : la taille. Le microbiome de l’océan ne recueille en effet que les microbes. Mais ces êtres unicellulaires peuvent prendre de multiples formes : animale, végétale, ni l’une ni l’autre. Une société hétéroclite qui rassemble donc les bactéries, les microalgues, les virus, mais aussi des organismes vivants moins connus, comme les protistes (ni totalement animaux ni totalement végétaux, parfois les deux).

© Luque Stock

Tout un peuple, bien qu’invisible, qui prend (vraiment) beaucoup de place. À lui seul, ce microbiome constitue deux tiers de la biomasse des océans, c’est-à-dire la masse de matière vivante. Et il agit, tapi dans l’ombre, pour le bien commun. Car si cet écosystème demeure peu connu, certaines de ses missions sont bien identifiées. La communauté assure un rôle crucial dans la chaîne alimentaire : elle en est le premier maillon et permet ainsi à de nombreux poissons de vivre, donc à de nombreux humains de manger (et donc de vivre !).

Et tous ces microbes ne se contentent pas de se faire dévorer par des géants. Du haut de leurs millionièmes de millimètres, ils assurent une mission de la plus grande importance : ralentir le réchauffement climatique. Là, ce sont des millions de minuscules êtres qui s’activent quotidiennement pour absorber le dioxyde de carbone et produire ensuite de l’oxygène. Ce travail revient aux cyanobactéries, des bactéries aquatiques plus connues sous le nom d’algues bleues, et aux microalgues.

Elles participent à la chaîne alimentaire, régulent le climat… ces formes de vie donnent beaucoup de leur personne pour le bien de l’espèce humaine finalement ! Mais est-ce que l’espèce humaine le lui rend bien ? Comment subissent-elles la pollution plastique ou le réchauffement de la planète, par exemple ? Ont-elles d’autres fonctions dont nous ignorons l’existence ? De nombreuses questions se posent. Afin d’y répondre, une nouvelle expédition Tara s’est élancée de Lorient le 12 décembre 2020. La Mission Microbiomes a un but clair : étudier le microbiome océanique. « Comprendre le peuple de l’invisible pour préserver notre avenir », comme le dit la Fondation Tara Océan, à l’origine du projet, qui fait d’ailleurs intervenir des institutions scientifiques du monde entier, dont le CNRS ou Sorbonne Universités en France.

Le bateau laboratoire, avec 80 chercheurs à bord, doit parcourir plus de 70 000 kilomètres pendant deux ans en Atlantique sud. L’équipe abordera trois axes de recherche : le système de captation du carbone, l’impact du changement climatique et enfin les conséquences de la pollution plastique et chimique.

© Luque Stock

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