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Des prénoms et des tempêtes, mais pourquoi ?


Filles ou garçons, ils frappent partout où ils passent, provoquant de nombreuses catastrophes : inondations, ponts brisées, routes coupées, habitations emportées, coupures d’électricité… Ces tempêtes météorologiques aux conséquences désastreuses portent toutes des prénoms si familiers : Alex, Hervé ou Carmen mais quelle logique se cache derrière cette terminologie ?

Depuis la semaine dernière, Alex est de tous les flash infos. D’un coup, ce prénom s’est mis à occuper le terrain médiatique pour faire écho à la tempête météorologique qui s’est formée au large de la Bretagne jeudi soir dernier. Née en quelques heures seulement, elle s’est ensuite déplacée lentement, durant quatre jours, provoquant d’intenses phénomènes, sous la forme de vents violents et de pluies abondantes dans l’ouest et dans le sud-est du pays. 

Qualifiée de “bombe météorologique”, Alex a frappé aussi bien la France que d’autres pays européens, comme l’Italie ou l’Allemagne. Un épisode qui marque non seulement le début de la saison des tempêtes hivernales en Europe, mais aussi l’ouverture d’un nouveau cycle pour leurs dénominations.

Car ces prénoms ne sont pas choisis au hasard. Ils font partis d’un système européen construits selon un ordre alphabétique et une zone géographique frappée visant à réglementer les dénominations des tempêtes hivernales en Europe.

Des prénoms pour toutes les lettres de l’alphabet

Cette réglementation bien définie existe depuis presque 70 ans. Avant 1954, les noms varient en fonction du pays. Ils s’inspirent, entre autres, des jours de la semaine. Et, surtout, à part les météorologues, personne ne s’y retrouve…

L’idée de dénominations unifiées pour le continent revient à une étudiante de l’université de Berlin, Karla Wege. Son objectif : simplifier la lecture des cartes météo et de les rendre accessibles à tous. Il s’agissait notamment de faciliter la tâche aux journalistes… Depuis lors, on leur donne donc des prénoms de femmes ou d’hommes. 

Concrètement, aujourd’hui, ce sont les agences météorologiques qui font ces choix. Et pour limiter les propositions, deux équipes ont été définies dans les années 2010 en Europe : le groupe Irlande/Royaume-Uni/Pays-Bas, face au groupe France/Espagne/Portugal/Belgique. 

Liste des prénoms des tempêtes 2020. Des prénoms et des tempêtes, mais pourquoi ?

Ces deux ensembles réunissent différents services nationaux, dont Météo-France. En début d’année, chacun propose une liste de prénoms en anticipation des saisons des tempêtes hivernales (qui surviennent  habituellement de septembre à mars). Elles comprennent 21 prénoms, un pour chaque lettre de l’alphabet latin, à l’exception de Q, U, X, Y ou Z. Pour ces dernières, il n’y aurait pas assez de prénoms correspondants. Et pour chaque saison, les équipes recherchent un certain équilibre entre les noms d’origine française, espagnole, portugaise, etc. Ainsi qu’ils intègrent une alternance entre féminin et masculin.

La zone touchée choisit en premier

Une fois, la liste des prénoms choisis pour l’année, elle est déroulée en suivant l’ordre alphabétique. En toute logique, la première tempête de la saison porte un nom qui commence par un A (comme Alex, donc), la deuxième par un B, la troisième par un C. Et ainsi de suite… 

Mais que se passe-t-il si toutes les lettres de l’alphabet latin sont utilisées au cours d’une saison ? On bascule sur l’alphabet grec : alpha, bêta, gamma, etc. Ce qui pourrait être de plus en plus fréquent au regard de l’augmentation des catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique… 

Dernière question, comment quelle liste est choisie et pourquoi ? En fait, cela dépend de la région touchée en premier par les intempéries. Si une tempête frappe la France, l’Espagne ou le Portugal en premier, c’est un nom de la liste de ce groupe qui sera choisi. Et réciproquement pour le deuxième groupe. La tempête Alex a ébranlé la France en premier, c’est donc le premier prénom de la liste de ce groupe qui a été attribué. Prochaine sur la liste : Barbara !

 

©Photo à la une : Raychel Sanner sur Unsplash

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