Avec le soutien du gouvernement et de l’Académie de médecine, cet observatoire se déploie dans les stations d’épuration pour contrôler la présence du virus et anticiper une potentielle résurgence de la pandémie.
Dans le cadre du suivi de la pandémie de COVID-19, l’Académie nationale de médecine recommande la surveillance des eaux usées pour évaluer la circulation du virus dans la population, en plus des données cliniques. Et ce, afin de se préparer le plus tôt possible en cas de nouvelle vague.
Pour l’institution, cette méthode, qui consiste à chercher des traces du virus en effectuant des prélèvements dans les stations d’épuration, représente un indicateur simple et efficace, étant donné que le SARS-Cov-2 a la capacité de se multiplier dans les cellules intestinales et que près d’1 cas sur 10 présente des troubles gastro-intestinaux, dont la diarrhée. Autre raison : les porteurs asymptomatiques et ceux qui connaissent des symptômes faibles éliminent le virus dans les selles.
Un réseau national pour scruter les stations d’épuration
Ainsi, un réseau a été mis en place par des chercheurs et les enseignants-chercheurs d’Eau de Paris, l’opérateur public chargé de la production et de la distribution de l’eau, de Sorbonne Université et de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), en partenariat avec l’université de Lorraine, l’université Clermont-Auvergne et l’Ifremer. Baptisé OBÉPINE (OBservatoire ÉPIdémiologique daNs les Eaux usées), il bénéficie du soutien du CARE (Comité analyse recherche et expertise) et de l’Académie de médecine.
L’observatoire affiche l’ambition de déployer un réseau de surveillance épidémiologique national des eaux usées. Bien que naissant dans le contexte de pandémie de coronavirus, il pourrait persister après la crise sanitaire pour observer les agents infectieux déclenchant des symptômes entériques, telles la grippe, les gastro-entérites ou encore les bactéries résistant aux antibiotiques.
En pratique, un suivi dans les stations d’épuration des grandes agglomérations comme des petites villes a été instauré, pour l’instant dans une trentaine de localités. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a, en outre, identifié 150 structures qui pourraient être concernées à terme. Des plateformes techniques doivent d’ailleurs être développées et dotées de protocoles élaborés par OBÉPINE. Enfin, les résultats seront centralisés au sein d’une interface digitale.
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