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Santé

L’impact du COVID-19 sur la prise en charge des maladies chroniques


Facteurs de risques majeurs, ces pathologies ont causé des complications chez les patients atteints de coronavirus alors que la pandémie en elle-même a engendré des perturbations en matière d’accès et de continuité des soins des malades chroniques.

L’ECDA, alliance européenne contre les maladies chroniques, a publié, le 22 juin dernier, un article mettant en lumière des recommandations sur la gestion des pathologies chroniques dans le contexte de pandémie de COVID-19, à destination des institutions européennes ou des gouvernements nationaux. 

Des aggravations majeures pouvant engendrer des affections chroniques

En s’appuyant sur un certain nombre d’études, le texte présente, en premier lieu, les impacts de la crise sanitaire sur les soins des maladies chroniques et des patients. Ainsi, ces affections représentent des facteurs de risques majeurs pour le COVID-19. Selon des travaux publiés dans The Lancet, en mai dernier, les sujets chroniques sont effectivement plus vulnérables aux complications graves et ont un risque de mortalité plus important. Allant plus loin, un institut italien a montré que plus de 96 % des patients décédés à l’hôpital des suites du coronavirus présentaient des comorbidités, en particulier des pathologies chroniques non prises en charge, en priorité l’hypertension, le diabète de type 2, les cardiopathies ischémiques, les maladies rénales chroniques, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et le cancer.

D’ailleurs, une équipe internationale menée par Katie Palmer, de l’université catholique du Sacré-Cœur de Rome (Italie) affirme que des complications susceptibles de muter en affections chroniques pourraient être observées sur le long terme chez des patients contaminés sans pathologie préexistante. Citant, par exemple, des caillots sanguins, des symptômes digestifs, des lésions rénales aiguës, une inflammation cardiaque ou encore des troubles immunitaires. 

Dernière implication, mise en exergue par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) : les conséquences sur les services de soins pour les patients souffrant de maladies non transmissibles. Ces derniers ont été confrontés à des perturbations dans l’accès et la continuité des soins. Et ce, en raison d’un manque de personnel ou d’annulations de consultations, entre autres. Sans compter la crainte de se rendre à l’hôpital et de contracter le virus. Ce qui peut expliquer la baisse significative des admissions pour crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux signalée par la Société européenne de cardiologie. Enfin, il s’agit également de prendre en compte le contrecoup sur la santé mentale de l’isolement et des obstacles aux soins rencontrés.

Des mesures pour améliorer la gestion des pathologies

Pour l’ECDA, des répercussions sont à envisager à long terme sur l’état de santé de la population et la prévalence des maladies chroniques. C’est pourquoi, cet organisme se prononce en faveur d’un certain nombre d’actions.

D’une part, il s’agit d’optimiser l’organisation des soins. Pour le suivi des patients chroniques, des solutions innovantes peuvent être exploitées, à l’instar des nouvelles technologies de santé. Une approche pluridisciplinaire est aussi prônée pour mieux prévenir et gérer les comorbidités. En outre, une attention doit être portée sur la protection des professionnels de santé, la réduction non seulement du risque d’infection, mais aussi de burnout.

Lire aussi :  La Poste investit dans la télésurveillance des pathologies chroniques

D’autre part, l’échange de données et de bonnes pratiques est encouragé, en se fondant, par exemple, sur le modèle des réseaux européens de référence. Ou encore en mettant en place un système commun de surveillance et de collecte de données sur le COVID-19 et les affections chroniques au niveau de l’UE. Ce dispositif pourrait être instauré sous la houlette du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

Enfin, l’accent doit être mis sur la recherche, en augmentant les projets, les capacités et les investissements. Les études s’orienteraient vers l’impact du coronavirus chez les malades chroniques, les conséquences à long terme de l’infection sur les survivants ou encore les soins des patients chroniques en cas de nouvelle crise sanitaire.

© Yassine KhalfalliUnsplash

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