Tandis que les communications concernant la crise sanitaire ont eu d’importants retentissements auprès des Français, les autres sujets de prévention, tels que l’alimentation ou l’activité physique, ont perdu du terrain.
Alors que la santé préoccupe de plus en plus les Français, comment ces derniers sont-ils touchés par les messages de prévention ? Pour répondre à cette question, l’institut d’études Occurence Healthcare a publié les résultats de son Baromètre « Prévention santé », fruits d’une enquête en ligne auprès de 2 000 personnes, réalisée la semaine précédant le déconfinement.
Une perte d’intérêt pour les thématiques autres que la pandémie
Premier point abordé : l’état de santé ressenti. Pour une grande majorité du panel, soit 80 %, la santé physique est jugée moyenne, voire bonne, ce qui représente une amélioration par rapport à 2019. Pour expliquer cette évolution, l’auteur du sondage envisage le soulagement de ne pas avoir contracté le COVID-19, les conséquences du confinement ou encore un éventuel désintérêt pour les autres maladies. En revanche, l’état de santé psychologique et mental accuse une légère dégradation.
Assez logiquement, la pandémie arrive en tête des sujets intéressant les Français, devant la nutrition, puis l’exercice physique. La perte d’importance remarquée pour les autres thématiques laisse supposer que les stratégies de prévention sont à revoir : en dehors de la pandémie, les sujets ont ainsi connu un chute de 22 à 34 points en moyenne par rapport à 2019.
Des messages de prévention plus incitatifs, mais encore insuffisants
Le baromètre entre alors dans le vif du débat : la communication en prévention santé. Et une bonne nouvelle se détache : 82 % des individus sondés affirment avoir reçu (lu, vu, entendu) au moins 5 communications sur la prévention santé entre avril et mai, principalement émises par des organismes publics, le gouvernement ou le ministre de la Santé. Ils sont donc 2 fois plus nombreux que l’an passé. Cela étant, la crise sanitaire et les gestes barrières surpassent tous les thèmes. Et alors que les autres thématiques sont en berne, la gestion du stress est 10 fois plus évoquée qu’en 2019.
Globalement, ces messages ont, en outre, été jugés bien plus incitatifs qu’auparavant. 26 % des individus affirment avoir modifié durablement leur comportement, contre 6 % en 2019.
La crise sanitaire aura donc fait progresser la communication en termes de prévention. Si ce chiffre a diminué de 16 points, 66 % de la population pensent toujours que le sujet doit bénéficier d’échanges de plus grande ampleur. Ce qui montre des attentes importantes. D’ailleurs, celles-ci portent en priorité sur le coronavirus alors que toutes les autres thématiques sont en baisse. Davantage de fiabilité et de cohérence sont demandées, ce qui peut s’expliquer par les différentes polémiques durant la crise.
Évoquant enfin les supports de communication privilégiés, la majorité plébiscite les médias d’information, comme la télévision, la radio ou la presse. D’ailleurs, les émetteurs les plus audibles sont les professionnels de santé et les organismes publics.