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Tourisme

En Occitanie, le tourisme durable argument marketing du futur


Le Comité régional du tourisme occitan dresse un instantané sur l’intérêt d’un tourisme durable et prévoit une nouvelle consultation des habitants avant de mettre en place une stratégie destinée à accompagner le secteur.  

En Occitanie, les professionnels du tourisme sont majoritairement conscients de l’impact de leur activité sur le réchauffement climatique. Mais seulement 20 % d’entre eux s’engagent dans une démarche de labellisation ou de certification tourisme durable. Pour faire progresser la mutation de son offre touristique sur ce segment, le Comité régional du tourisme (CRTO) a mené l’enquête auprès de 2 876 professionnels hébergeurs, prestataires d’activités, restaurateurs, musées, sites, agences, transporteurs ou parcs de loisirs. Objectif : élaborer une stratégie et un plan d’action partagé en faveur d’un tourisme plus durable et responsable, générateur de retombées équitables et pérennes. 

80 % des acteurs ont conscience que leur activité est influencée par le changement climatique. Mais la perception est partagée à parts égales entre ceux qui y voient un effet plutôt positif et les autres, qui ressentent négativement l’impact. 

Dans le Massif central, et notamment la Lozère, le bouleversement climatique est perçu de façon largement positive. En revanche, dans les Pyrénées, la lecture en est négative, les difficultés d’enneigement venant illustrer cette forme de menace. 

Aujourd’hui, seulement 20 % des professionnels sont engagés dans une démarche de labellisation/certification tourisme durable alors qu’ils sont 98,4 % à se dire préoccupés par ce même enjeu. 

Le label, un outil de communication 

Les plus engagés vers la labellisation sont les agences réceptives (27,4 %), les parcs de loisirs (23,5 %), les résidences de tourisme/villages vacances (35,4 %), les hébergements insolites et l’hôtellerie de plein air (30 %), les hébergements collectifs (27,9 %) et les hôtels (24,5 %). Les moins investis sont les transporteurs et les restaurants.

L’engagement en faveur de l’environnement via un label est aussi un outil de communication pour 84 % d’entre eux. Les plus actifs dans ce domaine étant les producteurs, les artisans d’art, l’hôtellerie de plein air, les résidences de tourisme, les hébergements collectifs, les agences réceptives et les restaurants (87,3 %). Il est à noter que les acteurs installés sur le territoire d’un parc national ou d’un parc naturel régional n’échangent pas beaucoup plus que les autres sur ce point.

Néanmoins, les deux tiers des acteurs consultés incitent leurs clients à adopter un comportement responsable. Les plus actifs sont les prestataires d’activités de loisirs, les parcs de loisirs et tous les hébergeurs (sauf les meublés). Les plus réfractaires étant les transporteurs et les restaurants. 

Priorité aux fournisseurs des circuits courts

Autre indicateur de prise en compte de la préoccupation environnementale : la priorité aux circuits courts pour les achats alimentaires ou non alimentaires. Les fournisseurs sont très majoritairement engagés sur ce terrain, les derniers freins tenant à des problématiques de logistique et de coût. Mais moyennant quelques démarches d’accompagnement, ces résistances pourraient encore diminuer. 

Il reste beaucoup à faire pour intégrer le développement durable dans les outils de management. La mesure de la qualité de vie au travail est une préoccupation pour près des deux tiers des acteurs, mais seulement un tiers d’entre eux a mis concrètement des outils de mesure en place. Ils privilégient à 90 % les compétences locales lors du recrutement du personnel saisonnier ou permanent.

Transformer le tourisme durable en argument marketing

Toutes ces démarches ne doivent pas faire oublier le cœur du métier, l’accueil. Avec une moyenne globale de 5,8/10, la qualité d’accueil des touristes en Occitanie n’est pas jugée très performante par les socioprofessionnels interrogés. L’accessibilité des sites en transports publics et le tri sélectif des déchets sont les moins bien notés.

Près de 75 % des professionnels estiment que le tourisme contribue beaucoup au réchauffement climatique et la quasi-totalité pensent que le secteur du tourisme doit limiter son impact sur l’environnement. Ils sont presque aussi nombreux à estimer qu’un leadership de l’Occitanie en matière de tourisme durable pourrait être un avantage marketing fort. lls déplorent d’ailleurs que les institutions ne valorisent pas assez les efforts fournis dans le domaine environnemental pour étayer la communication régionale. Ils sont aussi demandeurs de mesures d’accompagnement, notamment d’aides à l’investissement de la part des collectivités et la publication de guides spécifiques. 

Après cette enquête menée auprès des professionnels pendant le confinement, le CRTO prévoit une nouvelle enquête d’ici à fin juin auprès d’un échantillon d’habitants de la région, puis un repérage des meilleures initiatives prises en faveur du tourisme durable. Autant d’outils qui vont nourrir une stratégie collective des institutions et un premier niveau de réponse face aux attentes fortes en besoin d’accompagnement.

© Robin AlvesUnsplash

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