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Société Tourisme

Comment le gouvernement prévoit de sauver le tourisme ?


Déclaré « priorité nationale », le tourisme va bénéficier d’un plan de soutien national massif qui prévoit le prolongement d’aides existantes (chômage partiel, fonds de solidarité…) et le déploiement de nouveaux dispositifs (PGES, hausse du plafond des tickets-restaurants…). 

Annoncé depuis plusieurs semaines, le gouvernement a dévoilé ce jeudi 14 mai 2020, à l’issue du comité interministériel du tourisme, les grandes lignes du Plan de relance pour le tourisme, à l’arrêt depuis le début de la pandémie, qui représente près de 9 % du PIB et emploie 2 millions de personnes en France. 

Vacances estivales maintenues

Première bonne nouvelle : la reprise des activités touristiques se profile. En effet, « les Français pourront partir en vacances en France et Outre-mer au mois de juillet et au mois d’août », sous réserve toutefois « de possibles restrictions très localisées » en fonction de la progression de l’épidémie de coronavirus. En cas d’évolution négative de la situation sanitaire, une procédure prévoit le remboursement par les opérateurs du tourisme des frais de réservation qui auraient été engagés.

Si la date de réouverture des cafés et des restaurants sera confirmée le 25 mai prochain, elle pourrait intervenir, dans les départements classés verts, dès le 2 juin, précise Édouard Philippe. 

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18 milliards d’euros engagés

Un plan d’investissement de 1,3 milliard d’euros sera mis en œuvre par Bpifrance. Les mesures de soutien représentent un montant d’engagement des finances publiques évalué à 18 milliards d’euros. « C’est sans précédent, c’est massif, c’est nécessaire », indique le Premier ministre. 

Les professionnels du secteur voient ainsi l’indemnisation de l’activité partielle se prolonger, tandis que l’accès au fonds de solidarité restera ouvert jusqu’à la fin de l’année pour les entreprises jusqu’à 20 salariés et 2 millions de chiffre d’affaires. L’aide versée pouvant atteindre 10 000 euros.

Également acté, le dispositif de « prêt garanti par l’État Saison » (PGES). Ce dernier prend en compte les 3 meilleurs mois de l’année précédente au lieu de 25 % du chiffre d’affaires réalisé pour les prêts classiques. Par ailleurs, « les banques se sont engagées à systématiquement proposer aux PME du secteur un report des mensualités de tous leurs prêts sur 12 mois et non pas simplement sur 6 mois, comme aujourd’hui ».  

Parmi les autres mesures figurent l’exonération complète des charges sociales patronales et fiscales, de mars à juin 2020, la mise en place d’un guichet unique plan-tourisme.fr pour guider les entreprises du secteur dans leurs démarches, ainsi que le relèvement du plafond journalier du ticket-restaurant à hauteur de 38 euros avec une autorisation d’utilisation les weekends et les jours fériés tout au long de 2020, et ce, afin de « soutenir la demande ». 

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Des attentes non (encore) satisfaites

L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) rappelle que si « la profession a obtenu certaines satisfactions », il reste cependant « de grandes incertitudes » et demande à l’exécutif de se positionner sur plusieurs points. C’est le cas, par exemple, de la prise en charge des loyers, qui permettrait de soulager les trésoreries en l’absence d’activité. 

L’organisation professionnelle déplore également « l’attitude du monde des assurances qui n’alimentera le fonds d’investissement qu’à hauteur d’1 milliard d’euros alors que [les] pertes d’exploitation se sont déjà montées à 10 milliards et qu’elles sont appelées à se poursuivre partiellement ». Il souhaite que le gouvernement légifère en la matière afin de contraindre les assureurs.

Aucune baisse de TVA à 5,5 % dans la restauration n’a, non plus, été annoncée, une demande portée par le Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (Snarr) et soutenue par le président du groupe Bertrand (Quick, Hippopotamus, Burger King…).

Enfin, le travail de concertation n’est pas encore achevé en ce qui concerne les protocoles sanitaires et plus particulièrement les surfaces minimales de distanciation requises dans les cafés, les restaurants et les commerces. « Imposer 4 m2 de distanciation » constitue « pour la profession une ligne rouge », prévient Roland Héguy, président confédéral de l’Umih.

© Falcon® Photography – Flickr (CC BY-SA 2.0)

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