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Société

Pour le Sénat, le temps est venu de nommer un ministre du tourisme

Parmi les 30 propositions rédigées par le Sénat pour la relance du tourisme, figure la nomination d’un ministre du tourisme de plein exercice, en charge de la mise en oeuvre de sa feuille de route. 

La cellule de veille et de contrôle de la commission des affaires économiques du Sénat a remis, jeudi 30 avril, au secrétaire d’État, Jean-Baptiste Lemoyne, un plan de trente propositions pour une relance du tourisme dès cet été, fruit de dizaines d’auditions et de plusieurs courriers envoyés aux sénateurs par les entreprises de proximité sur les territoires. Pour les sénateurs, le tourisme qui représente entre 7 à 8 % du PIB, doit pouvoir compter sur une « réaction de solidarité massive » de l’Etat.

Les sénateurs plaident ainsi pour un plan de relance du tourisme dès cet été. « La relance du tourisme passera par le soutien de l’État à la demande et à l’offre. À la demande, car ce serait une double peine pour les plus démunis que de ne pas pouvoir prendre la route cet été. Et à l’offre, car c’est aussi par l’investissement que [l’] industrie du tourisme survivra à la crise sans précédent  » actuelle. Ils souhaitent aussi « que ce plan de relance soit conçu dans le cadre d’un Conseil national du tourisme, dont la feuille de route devrait être mise en œuvre par un ministre du tourisme de plein exercice ! » Une requête qui entend plus saisir le gouvernement sur l’urgence de la situation que de la voir appliquée par ce dernier. Les sénateurs restent, en effet, sceptiques sur sa concrétisaition…

Mais en rendant publique l’audition qui a enregistré cet appel à la création d’un ministère dédié, les élus veulent insister sur ce qu’ils considèrent comme un axe prioritaire : » le rétablissement de la confiance des professionnels et des touristes pour assurer la reprise du tourisme« . Une condition sine qua non pour que la prochaine saison estivale qui « ne ressemblera pas aux autres », puisse ‘se dérouler dans des conditions sanitaires irréprochables ». Ce qui ne sera possible précisent-ils, que grâce « aux professionnels et au couple maire‑préfet pour s’en assurer » ainsi qu’un « discours clair et une communication massive sur le calendrier et les modalités de reprise. »

Les parlementaires estiment, enfin, que les mesures de soutien à la trésorerie sont bienvenues mais insuffisantes en l’état. Mettant en exergue que « ce sont les petites structures qui courent les plus grands risques. Il y a encore de nombreux ajustements à effectuer pour un soutien véritablement adapté aux besoins des professionnels du tourisme, comme l’allongement des reports d’échéance bancaire, ou l’élargissement des critères d’éligibilité au prêt garanti par l’État et au fonds de solidarité. Ces mesures de trésorerie devront accompagner la reprise, sans quoi les professionnels risqueraient de se retrouver face à un mur dans quelques mois ! Les assureurs devraient également renforcer leur mobilisation« .

Sur la question des assureurs, Jean-Baptiste Lemoyne y a répondu, lors de l’entretien téléphonique du 30 avril relatif au dépôt de leur plan de soutien au tourisme. Il a ainsi indiqué que le gouvernement avait demandé aux compagnies d’assurances « de rencontrer les filières concernées la semaine prochaine, avec des accords pour le 11 mai 2020« , « sinon le levier législatif sera actionné, avec potentiellement des amendements déposés et adoptés. »

© Sénat

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