Si les établissements de bien-être pourront rouvrir à partir du 11 mai, ils restent en attente de précisions sur les protocoles sanitaires ou encore sur les limitations susceptibles d’impacter leur activité.
Après plusieurs semaines de fermeture, les commerces « non essentiels », dont les instituts de beauté et les spas*, se préparent à relancer leurs activités. Si certains exploitants redémarreront dès le 11 mai, d’autres vont devoir attendre encore un peu, tels les cafés et les restaurants, ou seront contraints d’exercer en mode dégradé. Pour les professionnels du wellness, un élément positif réside dans le fait que l’interruption économique actuelle n’a pas fait fuir la demande. « Nous avons remarqué une augmentation des réservations depuis l’annonce de la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai », a indiqué Treatwell, plateforme de réservation de soins, à BFMTV, mentionnant une hausse de 39 % des réservations chaque semaine, avec une majorité de rendez-vous planifiés dans les douze jours suivant la date du déconfinement. Les soins les plus plébiscités sont l’épilation du maillot, la coupe de cheveux pour homme et la manucure semi-permanente.
Il est d’ores et déjà acquis qu’à l’heure de la reprise des protocoles spécifiques stricts devront être instaurés pour limiter tout risque sanitaire. Des normes d’hygiène sont déjà en vigueur dans les établissements de bien-être, qu’il s’agisse du recours à des consommables jetables, de la désinfection des objets utilisés entre chaque client, du port de gants ou encore du nettoyage des cabines entre chaque client. La Confédération nationale artisanale des instituts de beauté et spa (CNAIB-SPA) a élaboré un certain nombre d’outils afin d’accompagner les professionnels. Ils sont en cours d’analyse par les services ministériels concernés pour validation : des fiches sanitaires adaptées à leur activité, des consignes d’hygiène pour les salariés et l’accueil des clients, un plan particulier de nettoyage et de désinfection des locaux et du matériel. En collaboration avec le Groupement des entreprises de marques et matériels esthétiques (GEMME), l’organisation représentative prépare un kit d’hygiène et de protection pour permettre le démarrage de l’exploitation des structures de soins.
Dans l’attente d’instructions officielles, des initiatives sont prises par les exploitants privés. Ainsi, la chaîne Body’Minute proposera un masque à chaque client et les professionnels seront équipés de visières, de masques et de gants. Le port de visières sera également la règle pour les esthéticiennes et le personnel d’accueil d’Yves Rocher.
Parallèlement aux dispositifs sanitaires, des interrogations portent sur le détail des soins praticables ou non. En effet, pourrait être exclue la réalisation des soins du visage. Une décision qui, si elle était confirmée, aurait, selon Guinot-Mary Cohr, des répercussions négatives, à savoir la mise en chômage technique d’un certain nombre de professionnels, mais aussi l’encouragement de conduites à risque, telle que la réalisation de prestations interdites de manière frauduleuse et/ou dans des conditions d’hygiène moins strictes que celles dont l’application est prévue en institut. Dans une lettre ouverte adressée aux autorités, il rappelle en effet que les soins du visage en institut de beauté représentent seulement 20 % des rendez-vous, « et, de ce fait, moins de risques de contagion que les autres visites », mais qu’ils participent à hauteur de 50 % du chiffre d’affaires.
C’est pourquoi le groupe réclame, dans le cadre de protocoles sanitaires stricts, l’ouverture, dès le 11 mai et « sans restriction », des instituts wellness du territoire.
Cliquez-ici pour consulter la lettre ouverte.
- A noter que les espaces thermoludiques continuent d’être soumis à la fermeture des établissements thermaux, dans l’attente d’informations ultérieures.
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