Afin d’éviter que l’histoire ne se répète comme lorsque le déploiement du vaccin contre la flambée de H1N1 en 2009 était disponible, mais pas de façon équitable, l’OMS a mobilisé les dirigeants mondiaux pour que l’universalité prévale dans la crise du COVID-19.
Rappelant le « péril » que fait courir au « monde entier » la pandémie de coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rassemblé par visioconférence, vendredi 24 avril, chefs d’État, institutions et entreprises pour sceller un engagement visant à accélérer le développement et la mise disposition, pour toutes les populations, de vaccins, de produits de diagnostic et de traitements novateurs contre le COVID-19. « Nous n’enrayerons la marche du COVID-19 que grâce à la solidarité », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Les pays, les partenaires de la santé, les fabricants et le secteur privé doivent agir de concert pour veiller à ce que chacun puisse profiter des fruits de la science et de la recherche ».
Un accord mondial inédit
Co-organisée par l’OMS, le président français, la présidente de la Commission européenne et la Fondation Bill et Melinda Gates, la rencontre a réuni le secrétaire général des Nations unies, le président de la Commission de l’Union africaine, le président du G20, ainsi que les chefs d’État de France, d’Afrique du Sud, d’Allemagne, du Vietnam, du Costa Rica, d’Italie, du Rwanda, de Norvège, d’Espagne, de Malaisie et du Royaume-Uni (représenté par le premier secrétaire d’État). À noter, l’absence remarquée de la Chine et des États-Unis, qui ont suspendu la semaine dernière leur contribution au budget de l’OMS en accusant l’agence onusienne d’avoir « failli à ses devoirs essentiels » dans la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Parmi les dirigeants de la santé étaient présents la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), GAVI – l’Alliance du vaccin, le Fonds mondial, UNITAID, le Wellcome Trust, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la Fédération internationale de l’industrie du médicament (IFPMA), le Developing Countries Vaccine Manufacturers’ Network (DCVMN) et l’International Generic and Biosimilar Medicines Association (IGBA).
Tous ont fait la promesse d’œuvrer à un accès équitable fondé sur un niveau de partenariat inédit. Ils sont également convenus de parler d’une seule et même voix, de s’appuyer sur l’expérience du passé et de se rendre mutuellement des comptes, ainsi qu’au monde entier et aux communautés.
« Nous partageons le même engagement : faire en sorte que toutes les personnes aient accès à tous les outils pour prévenir, détecter, traiter et venir à bout du COVID-19 », a déclaré le Dr Tedros. « Aucun pays ni aucune organisation ne peut y parvenir seul. Le dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le COVID-19 rassemble la puissance combinée de plusieurs organisations pour agir rapidement et à grande échelle ».
L’appel des dirigeants de la santé
Dans une tribune, et à la suite de la rencontre, les dirigeants de la santé ont assuré la communauté mondiale et les dirigeants politiques de leur soutien et ont demandé aux bailleurs de fonds d’apporter les moyens nécessaires pour activer la concrétisation de ses objectifs, en tirant parti de l’occasion qu’offre la future initiative de collecte de fonds qui débutera le 4 mai 2020. Pilotée par l’Union européenne, notamment via la conférence des donateurs, cette initiative a pour but de mobiliser les moyens considérables nécessaires en vue d’optimiser le travail mené pour protéger le monde du COVID-19.
« Cette réunion vise à lever 7,5 milliards d’euros », a précisé la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, en soulignant qu’il ne s’agissait que d’un « premier pas ».
L’équité mondiale, une idée plus qu’une action
Forte de l’expérience acquise au cours des débuts des traitements contre le VIH ou lors du déploiement du vaccin contre la flambée de H1N1 en 2009, l’OMS a rappelé que même quand les outils sont disponibles, ils ne profitent pas de façon équitable à tous.
Pour éviter que cela ne se reproduise dans le contexte actuel, l’OMS a choisi de collaborer, dès début janvier, avec des chercheurs issus de centaines d’institutions pour mettre au point et tester des vaccins, normaliser les épreuves et les approches réglementaires pour de nouvelles conceptions des essais et définir les critères de priorisation des vaccins candidats. L’Organisation a également préqualifié des produits de diagnostic qui servent partout dans le monde et d’autres qui sont en cours de développement. Enfin, elle coordonne un essai mondial sur l’innocuité et l’efficacité de quatre traitements contre le COVID-19.
Tout l’enjeu consiste à accélérer et à harmoniser les procédures pour faire en sorte que les produits, une fois jugés sans danger et efficaces, puissent être acheminés vers les milliards de personnes qui en ont besoin.
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