Un certificat indiquant qu’une personne a bien été infectée par le COVID-19 et se voit donc immunisée, telle est la solution proposée par OpenHealth pour accompagner les autorités dans la sécurisation sanitaire du territoire.
À deux semaines de la levée prévue du confinement, la question de la relance de l’activité économique est sur toutes les lèvres alors que la protection sanitaire de la population demeure prioritaire, et ce, afin d’éviter une recrudescence de l’épidémie. Pour y répondre, des solutions de traçage des individus sont développées, telles que l’application gouvernementale StopCovid, mais elles posent la question des libertés individuelles face aux enjeux de santé publique.
OpenHealth, spécialiste de la collecte et de l’analyse des données de santé, a emprunté une autre voie et a conçu, en partenariat avec les groupes suisses SICPA, fournisseur d’encres et de solutions de sécurité pour les billets de banque, et Guardtime, leader dans le domaine de la sécurité des actifs numériques, le « passeport immunologique COVID-19 sécurisé » en réponse à un appel à projets du ministère de la Défense.
Ce dispositif s’appuie sur la technologie blockchain – largement présente dans le secteur bancaire, notamment – de stockage et de transmission d’informations. Transparente, sécurisée et fonctionnant sans organe central de contrôle, elle permet ainsi le partage des données, par ses utilisateurs, sans intermédiaire. En pratique, ce système est disponible via une application numérique qui fonctionne également hors connexion. Sous condition d’avoir fait l’objet d’un consentement préalable, elle donne accès aux données relatives aux personnes ayant effectué un test de détection du COVID-19 ou des anticorps. Les informations seront par ailleurs actualisées (création, expiration, renouvellement, annulation) en fonction des tests réalisés ultérieurement.
Outre l’objectif d’organiser de manière optimale et en toute sécurité la reprise des activités économiques et sociales, le passeport veut également permettre « aux autorités de santé de mesurer l’efficacité du plan de déconfinement et de visualiser en temps réel la dynamique de l’acquisition progressive d’une immunité de masse », indique le communiqué des concepteurs.
Cependant, mis à part les limites sociologiques posées par une telle solution, qui pourrait voir émerger des comportements différents et/ou des mesures de confinement individualisées, susceptibles d’être considérées comme injustes, selon que l’on est « immunisé » ou pas, des questions surgissent aussi sur le plan médical. Pour un déploiement efficace, il faudrait que les tests de dépistage existent en quantité suffisante et soient rapidement effectués sur l’ensemble de la population concernée. La question de la durée de l’immunité contre le virus, non résolue à ce jour, est également essentielle.
© Jacqueline Macou – Pixabay