Depuis le pavillon de l’Élysée, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Jean-Baptiste Lemoyne ont annoncé ce jour qu’une décision serait prise dans un mois concernant la date de réouverture des hôtels, des cafés et des restaurants.
Le président de la République, Emmanuel Macron, recevait ce matin, vendredi 24 avril, des représentants de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme pour étudier les mesures de déconfinement et de soutien destinées à un secteur au bord de l’effondrement. Pour cette filière, qui emploie un million de salariés, subit de plein fouet les conséquences économiques et sociales engendrées par la crise du coronavirus et compte 400 000 personnes sans emploi et 10 milliards d’euros de pertes rien que pour le mois d’avril, les attentes en matière d’aide gouvernementale sont très fortes.
Des mesures d’aide annoncées
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au Tourisme, ont ainsi annoncé, à la fin de la rencontre, le renforcement des mesures d’urgence actuelles en faveur des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie-restauration :
- maintien du recours à l’activité partielle après la reprise de l’activité pour les secteurs du tourisme, des hôtels, des cafés, des restaurants, de l’événementiel et de la culture ;
- élargissement des conditions d’accès au fonds de solidarité pour les entreprises ayant jusqu’à 20 salariés et 2 millions d’euros de CA. Le plafond des subventions dans le cadre du second volet du fonds sera porté à 10 000 € au lieu de 5 000 € ;
- exonération de cotisations sociales pour les TPE et PME de ces secteurs pendant la période de fermeture. Elle s’appliquera automatiquement à toutes ces entreprises, qu’elles aient déjà acquitté ou non leurs cotisations ;
- étalements longs des charges sociales et fiscales reportées pour les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises de ces secteurs ne bénéficiant pas de l’exonération automatique. Des annulations pourront être sollicitées au cas par cas ;
- paiement reporté de la Cotisation foncière des entreprises (CFE) au titre de l’année 2020. Le gouvernement autorisera les collectivités territoriales à exonérer la taxe de séjour pour sa partie forfaitaire ;
- annulation des loyers et les redevances d’occupation du domaine public dus aux bailleurs nationaux pour les TPE et PME des secteurs du tourisme, des hôtels, des cafés, des restaurants, de l’événementiel, de la culture et du sport pour la période de fermeture administrative.
Le flou sur la date de réouverture
Concernant la réouverture des hôtels, des cafés et des restaurants, Bruno Le Maire a indiqué que la décision serait prise selon l’état de la situation entre le déconfinement qui doit commencer le 11 mai et la fin du mois. Le ministre arguant que le gouvernement ne prendrait pas le risque d’une deuxième vague épidémique. Il a ainsi précisé qu’une nouvelle réunion se tiendrait fin mai visant à « définir une date de réouverture ». « On se donne une quinzaine de jours pour regarder comment évolue la situation sanitaire du pays », a déclaré Bruno Le Maire.
Le ministre a également lié l’annonce de la date à la mise en œuvre d’un guide de bonnes pratiques sur lequel travaille actuellement la filière sous la coordination de Sébastien Bazin, président d’Accor. Ce guide « comprend des dispositions très pratiques, comme un espacement des tables d’un mètre, des réservations limitées à huit personnes, l’obligation pour les personnels de salle de se laver les mains toutes les 30 minutes », a-t-il détaillé. « Il faudra lui donner une force juridique pour que tous les restaurateurs puissent s’engager là-dessus », a expliqué Bruno Le Maire.
Enfin, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État en charge du Tourisme, a fait savoir que le tourisme était une « priorité nationale ». Il a ainsi déclaré qu’un plan de relance du secteur serait annoncé à la suite du comité interministériel du Tourisme qu’il tiendrait en présence du Premier ministre, le 14 mai prochain. L’objectif de ce plan de relance sera de répondre aux conséquences multiples de la crise, mais également, a-t-il souhaité faire savoir, de s’inscrire dans « du long terme » avec un accompagnement des professionnels vers un tourisme plus durable, adapté aux enjeux actuels et appuyé notamment sur le digital.
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