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Société

La filière thermale travaille sur un label sanitaire pour la sortie de crise

Représentants institutionnels du secteur thermal, députés du groupe thermalisme de l’Assemblée nationale et directeur du cabinet de Jean-Baptiste Lemoyne ont échangé, jeudi 16 avril, pour évoquer l’affectation de la filière par l’épidémie de COVID-19, ainsi que les conditions de la reprise. 

Particulièrement touché par la pandémie, le secteur thermal ne cesse de multiplier les actions pour démontrer l’impact social et économique sur l’activité des exploitants et des communes thermales. Pour évoquer les inquiétudes de la filière, et trouver les moyens d’agir, se sont réunis, trois jours après l’allocution présidentielle, les députés membres du groupe d’étude thermalisme de l’Assemblée nationale, – dont le président, Jean-François Sempastous, et les vice-présidents, Jeanine Dubié, Lionel Causse, Philippe Huppé, Vincent Bru et Jean-Jacques Gaultier –, le directeur de cabinet de Jean-Baptiste Lemoyne, François Decoster, le président du CNETh, Thierry Dubois, le directeur délégué du CNETh, Claude-Eugène Bouvier, le président de l’ANMCT, Paul Audan, le président de la FTCF, Jean-François Béraud, et la responsable du département tourisme culture et loisirs au sein de la fédération des EPL, Christelle Botz-Mesnil.

Les attentes de la profession

Les établissements thermaux ont fermé le 16 mars dernier sans avoir fait partie du décret ministériel les obligeant à cesser leur activité. Ils ont donc opté en conscience pour la fermeture afin d’éviter de faire courir des risques sanitaires à leurs curistes. Un choix qui les écarte aujourd’hui d’une garantie de prise en charge de leur situation et les incite à penser qu’ils sont « oubliés ». Au cours de cette réunion, le syndicat (CNETh) a ainsi formulé des demandes pour un soutien de l’État plus concrètement exprimé de même que des mesures d’annulation de charges et un effort supplémentaire des assureurs

Lire aussi :  COVID-19 : Le cri d’alarme des communes thermales et touristiques

L’ANMCT, ainsi que la FTCF, ont également fait entendre leurs voix pour que soient soutenus les communes et tous ceux qui dépendent de l’activité thermale, les socioprofessionnels comme les acteurs économiques : restaurateurs, fournisseurs, médecins, commerces de proximité́, etc. Un plan d’accompagnement pour les « petits » commerçants a été demandé, ainsi qu’une prise en compte lors du calcul de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF), des coûts de fonctionnement liés aux collectivités et des pertes générées par la baisse du thermalisme et du tourisme. 

Enfin, un appel a été lancé pour une coopération régionale et nationale visant à « compléter les dispositifs de l’État ». 

Les conditions de la reprise

Concernant la réouverture des structures, les questions sont nombreuses, de par le caractère sanitaire de l’activité thermale et son imbrication au secteur du tourisme. En effet, sur la spécificité sanitaire, les représentants du secteur ont rappelé que les centres accueillent une patientèle vulnérable qui a en moyenne 64 ans et plus de 70 ans pour 40 % d’entre elle. Ils ont également précisé qu’ils n’envisageaient pas d’ouverture avant l’été et qu’une intervention sur les activités du tourisme (culturelles, restauration, hébergements, casino…) étaient primordiale pour éviter « que des villes entières […] ne s’effondrent ».

Les députés présents ont également fait remonter les échanges qu’ils ont eus avec les établissements de leurs circonscriptions respectives, notamment sur les difficultés rencontrées lors de demande de PGE (Prêt garanti par l’État) auprès des banques. Mais aussi, l’importance de clarifier « l’éligibilité des thermes aux aides sectorielles » et de travailler sur « une action coordonnée intersectorielle « tourisme et santé » », les deux étant liés

Un label sanitaire

Actuellement, un travail est engagé dans le secteur du tourisme pour la mise en place d’un référentiel sanitaire. Sur ce point, jugé « essentiel », l’ensemble des participants a abondé pour qu’un dispositif de même nature soit appliqué dans les centres. Le syndicat précisant qu’il est déjà à la tâche sur ce sujet. Leur objectif est d’apporter toutes les garanties nécessaires à la réouverture des établissements. Un guide de bonnes pratiques à destination des personnels fera appui au plan sanitaire arrêté.

Ce label devra également permettre de communiquer auprès des curistes pour les rassurer en leur certifiant que les professionnels respectent les barrières sanitaires pour leur sécurité.

 


Repères sectoriels

 

 

Le thermalisme représente près de 600 000 curistes par an, soit près de 10 millions de journées de soins délivrées. Il y a actuellement en France 90 stations thermales en activité́ pour 110 établissements thermaux. Cela représente environ 100 000 emplois, dont près de 10 000 en emplois directs et 70 % de saisonniers, sur des emplois indirects ou induits.

90 % des établissements sont situés dans des communes de moins de 10 000 habitants et représentent souvent le premier pourvoyeur d’emplois directs ou indirects dans la localité où ils se trouvent. Le thermalisme s’étend sur tous les territoires (mer, montagne, campagne) et en Outre-mer.

 

©Pixabay

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