Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs étudie les conséquences sociétales des technologies déployées pour combattre le COVID-19.
L’urgence mondiale qui consiste à trouver des solutions pour lutter contre la pandémie entraîne une accélération des usages de la technologie, de l’intelligence artificielle (IA) et de nouvelles solutions – applications mobiles, drones de surveillance, caméras thermiques, etc. – apparaissent chaque jour pour y parvenir. Mais cela pose des questions de consentement, de liberté individuelle et de discrimination, entre autres. « En Asie, des systèmes sont installés pour prendre la température des employés de retour au travail. Cette banque de données médicales soulève des questions. Les données appartiennent-elles à la compagnie pour laquelle la personne travaille ? Par rapport aux bilans des personnes infectées, un quartier ayant de nombreux cas de contamination pourrait devenir moins attrayant », s’interroge Lyse Langlois, spécialiste en éthique organisationnelle et directrice générale de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (OBVIA) de l’université canadienne de Laval.
C’est pourquoi l’OBVIA s’est donné pour mission d’en étudier les répercussions sur les sociétés et les enjeux sociaux, éthiques et juridiques induits. Pour y parvenir, un comité de recherche a été constitué fin mars, qui réunit une quinzaine de chercheurs issus de différents domaines : IA, sciences de la santé, droit, sociologie du travail, philosophie, éthique, psychologie et communication. Il a pour tâche d’effectuer une veille des initiatives technologiques prises à travers le monde.
Les résultats des travaux menés donneront lieu à l’établissement de recommandations destinées aux autorités publiques afin que les dispositifs technologiques envisagés produisent les effets attendus tout en limitant les impacts négatifs qu’ils pourraient avoir sur les citoyens et les gouvernements.
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