Une étude chinoise précise, grâce à une technique d’imagerie nobelisée, comment le COVID-19 s’attaque à l’organisme humain.
Sous la direction de Zhou Qiang, une équipe de l’université Westlake de Hangzhou (Chine) a identifié comment la protéine de surface (protéine S) – qui couronne l’enveloppe des particules virales leur permettant de s’accrocher aux cellules pour les infecter – détournait les fonctions primaires des cellules pulmonaires pour activer la multiplication du SARS-CoV-2 dans le corps.
Cette analyse, publiée dans le journal Science, le 4 mars dernier, révèle que la porte d’entrée du virus est une protéine membranaire appelée « enzyme de conversion de l’angiotensine 2 » ou ACE2. Intervenant dans la fonction cardiaque, les reins et les poumons, elle joue en particulier un rôle dans la régularisation de la pression artérielle. La protéine S est clivée en deux sous-unités, S1 et S2. La première contient le domaine de liaison au récepteur ACE2, tandis que la sous-unité S2 joue un rôle dans la fusion de l’enveloppe virale avec la membrane de la cellule hôte. Au moyen de la cryomicroscopie électronique, une technique de préparation d’échantillons biologiques – récompensée par le prix Nobel de chimie 2017 – qui permet d’obtenir des images à l’échelle moléculaire, les chercheurs de Westlake ont mis en lumière la structure complète de l’ACE2, non connue jusque-là.
Selon les auteurs de l’étude, cette meilleure compréhension des mécanismes par lesquels le COVID-19 infecte les humains pourra servir de base au« développement de techniques de détection virale et d’éventuelles thérapies antivirales ».
Les résultats de l’étude « Structural basis for the recognition of SARS-CoV-2 by full-length human ACE2 » sont disponibles ici.
© Université de Westlake