La Haute autorité de santé a rendu son verdict et adopte, en l’absence de preuves d’une efficacité suffisante, un avis défavorable au remboursement des médicaments homéopathiques.
Saisie par le ministère des Solidarités et de la Santé (Aquæ n° 135), la commission de la transparence de la HAS (Haute autorité de santé) a présenté un avis défavorable au remboursement des médicaments homéopathiques. Une décision adoptée le 26 juin dernier.
Évaluer le remboursement, pas la pratique
Neuf mois de travail ont été nécessaires à cette commission composée de médecins, pharmaciens, épidémiologistes, méthodologistes, patients et usagers. L’évaluation ne portait pas sur l’ensemble des traitements, mais sur les près de 1 200 souches jusqu’alors prises en charge à 30 %.
La HAS a précisé qu’il « ne s’agit pas d’évaluer la pratique […] ou son enseignement », mais le maintien du remboursement.
L’autorité s’est appuyée sur l’Evidence Based-Medicine, qui repose sur des preuves cliniques. Ont été pris en compte l’efficacité des médicaments, les effets indésirables, leur « place dans la stratégie thérapeutique », la sévérité des maladies et l’intérêt pour la santé publique.
Les raisons de l’avis
L’avis défavorable tient de l’absence de preuves d’une efficacité suffisante sur tous les symptômes ou affections examinés, comme l’asthme, la rhinite allergique, les troubles du sommeil, l’arthrose ou encore la polyarthrite rhumatoïde.
Ceci s’explique soit par « des biais méthodologiques qui ne permettaient pas de retenir [les] conclusions [des études], affirme la HAS. Soit parce que l’efficacité observée était comparable à celle du placebo ».
Il est également retenu qu’il n’est pas nécessaire de « recourir aux médicaments classiques et aux médicaments homéopathiques dans des pathologies sans gravité ou qui guérissent spontanément ». Ou encore le manque d’impact mesuré sur la qualité de vie.
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