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Société

Mieux traiter la douleur chronique

Un rapport sur la prise en charge des douleurs chroniques en France a été adopté par l’Académie nationale de médecine le 9 octobre.

En France, les douleurs chroniques touchent près de 20 millions de personnes, soit 30 % de la population, qui résistent aux soins antalgiques prescrits. Bien que le pays, le premier au monde à proposer un enseignement officiellement reconnu dès 1985, soit novateur dans ce domaine, il est aujourd’hui confronté à un problème majeur : celui des départs à la retraite des spécialistes et un manque de recrutement de la filière. Ces difficultés pèsent dans la prise en charge des malades atteints de douleurs chroniques.

État des lieux

Ce récent rapport est consécutif à la constitution d’un groupe multidisciplinaire qui s’est réuni entre 2015 et 2018 pour débattre sur ce qui est considéré comme la deuxième maladie évoluant de manière autonome depuis plus de 6 mois chez un patient. Il existe en France 273 structures spécialisées dans la douleur chronique (SDC) labellisées, dont 67 centres et 206 consultations. Le nombre de consultations ne cesse d’augmenter, les douleurs chroniques étant le premier motif de prise de rendez-vous médicaux, avec environ 5 000 patients par centre chaque année, tandis qu’une réelle menace plane : le non remplacement des médecins spécialistes, comme le révèle une étude de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD), menée en 2015 auprès de 228 SDC. De plus, le délai d’attente est de 3 mois et peut même être supérieur en fonction du niveau de spécialisation des SDC. Un rapport de la HAS de 2008 montre que 26 % des maladies chroniques sont dues à des lombalgies et des sciatiques.

Recommandations

À la suite de constats établis dans ce rapport, des recommandations sont émises par l’Académie nationale de médecine. Elles concernent le renforcement des 273 SDC et le renouvellement des équipes avec des médecins dotés d’une formation transversale Médecine de la douleur et des soignants formés en conséquence, ainsi que l’instauration d’un coordinateur universitaire spécialiste de la douleur au sein de chaque UFR. L’Académie de médecine recommande de faciliter l’accès à des apprentissages complémentaires sur des approches non médicamenteuses tenant compte du progrès technologique et d’un contexte psychosocial. Des choix stratégiques d’ordre organisationnel et politique s’avèrent nécessaires pour encourager une recherche clinique translationnelle et lutter contre des douleurs chroniques rebelles qui pèsent sur les patients et sur le budget de la société en générant un surcoût annuel important.

©Fotolia
Le rapport sur aquae-officiel.fr

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