Les cancers liés au mode de vie actuel et à l’environnement sont en progression selon une étude coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS et Santé publique France.
Présentation.
Cette étude du CIRC a réuni plus de 80 experts pour identifier la fraction de cancers attribuable à des facteurs de risque. En plus de permettre le ciblage d’actions préventives adéquates, celle-ci a pour but de démystifier certains préconçus, actuellement en augmentation, relatifs aux causes de cette maladie. Lors d’enquêtes récentes, un grand nombre de personnes, parmi les panels interrogés, pensent que les sodas ou les hamburgers s’avèrent aussi nocifs qu‘une consommation abusive d’alcool (76 % en 2015) ou que la pollution atmosphérique cause plus de cancers que l’alcool (66,9 % en 2015).
Méthodologie.
La part de cancers attribuable à 13 facteurs de risque établis et modifiables a été étudiée chez les adultes âgés de 30 ans et plus. Elle a d’abord été évaluée par localisation et par sexe pour chaque fraction de cancer, en appliquant la formule de Levin. Les données ont ensuite été croisées avec l’ensemble des facteurs à risque en posant l’hypothèse de l’indépendance des facteurs entre eux.
La méthode comporte certaines limites, notamment dues au fait qu’une grande partie des cancers est en lien avec des éléments ne pouvant être pris en compte.
Résultats.
Sur le territoire national, au total, 41 % des cancers chez les adultes en 2015 étaient générés par des facteurs de risque modifiables, soit environ 142 000 cas (84 000 chez les hommes et 58 000 chez les femmes, représentant respectivement 44 % et 37 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancers). Les deux causes principales sont le tabagisme (20 %) et l’alcool (8 %). La troisième cause, chez les hommes, est en rapport avec l’alimentation (5,7 %), et chez les femmes, au surpoids et à l’obésité (6,8 %). En comparaison, la part des cancers évitables dans d’autres pays se situe entre 30 % et 50 %. En France, en 2000, la part évitable était de 35 %.
Conclusion.
L’objectif de cette étude est de permettre la mise en place de politiques de prévention ciblées sur les grands facteurs critiques identifiés tels que le tabac, l’alcool ou l’alimentation-obésité. L’étude souligne également que la prévention vis-à-vis de certaines infections (comme le papillomavirus) et de facteurs environnementaux dus à des expositions liées aux cadres professionnels n’est pas négligeable et doit être renforcée.