Quelle est votre clientèle principale ?
Les centres de thalassothérapie et les établissements thermaux, même s’ils ne représentent que 25 à 30 % de notre chiffre d’affaires en France, sont des clients très importants. Nous partageons une passion pour une démarche de soin, les bienfaits de la peau. Pour le reste, il s’agit de spas et d’instituts de beauté. À l’étranger, nos clients sont principalement des spas. La seule exception est la Corée du Sud. Nous y possédons un réseau de distribution très divers, qui va du duty free à la vente à distance. C’est un marché où Phytomer a une reconnaissance forte au-delà du secteur professionnel. En France, la vente directe au consommateur via notre site internet représente une part faible de notre CA. Nous passons majoritairement par des revendeurs.
Communiquez-vous auprès du grand public ?
Malgré tout, même en France, nous travaillons beaucoup sur la notoriété de la marque auprès des particuliers. Notre stratégie de communication s’articule autour de deux axes. Le premier vers les dépositaires actuels et potentiels. Nous leur expliquons pourquoi la mer est intéressante à travailler où que l’on se trouve. Nos outils sont notre site web et les newsletters. Le second axe concerne les consommateurs. Globalement, nous exploitons le même thème des vertus d’une cosmétique naturelle et puissante, qui fait sens. Nous communiquons de manière assez forte avec des campagnes télévisées, des publicités dans les magazines féminins et une forte présence sur Internet et les réseaux sociaux.
Quelles sont vos pistes de développement ?
Notre laboratoire travaille sur des thèmes de pointe, comme la neurocosmétique, l’épigénétique en cosmétique et le microbiote de la peau. Nous sommes également à l’avant-garde sur les technologies antipollution. Nous avons développé une gamme citadine dans ce sens. Par ailleurs, dans les mois qui viennent, des produits pour lutter contre les lumières bleues vont être lancés.
©Phytomer
ZOOM : Phytomer
L’entreprise familiale, productrice de cosmétiques marines, poursuit son développement, plus particulièrement à l’international, en s’engageant dans une démarche de production durable et responsable.
F ondée en 1972 par Jean Gédouin, la marque de cosmétiques Phytomer est née de l’idée de « concentrer les bienfaits de la mer pour la mettre à disposition de tous ceux qui n’avaient pas la chance de la côtoyer au quotidien », explique Tristan Lagarde, directeur du développement commercial et digital. L’entreprise porte cette vision que la mer contient des actifs naturels facilement assimilables par l’épiderme et « qu’avec une approche combinée de passion et de science, on peut l’utiliser pour le bien-être de la peau », ajoute-t-il.
Un ensemble de gammes a donc été développé pour répondre aux besoins des centres thermaux, thalassothérapies, spas et instituts de beauté.
Une approche scientifique
Depuis, l’entreprise a évolué, notamment avec l’arrivée d’Antoine Gédouin, fils du fondateur, qui a repris la direction dans les années 1990. Puis de la fille de ce dernier, Mathilde Gédouin, qui a rejoint la société en 2010 et occupe désormais le poste de directrice marketing et communication. « Antoine Gédouin a souhaité continuer dans cette veine, mais de manière plus structurée, avec une approche plus scientifique », souligne Tristan Lagarde. Un laboratoire de recherche et développement a donc été mis en place, employant une quarantaine de chercheurs.
Au total, 200 employés sont aujourd’hui présents sur les deux sites de la marque : à Saint-Malo (35), où se trouvent le siège social et le spa, et dans la baie du Mont-Saint-Michel, où sont installés les centres de R&D et de production, qui assurent l’ensemble de la fabrication des produits de la marque, des ingrédients actifs à l’assemblage. « Cela nous permet d’avoir une traçabilité complète de notre gamme », confie le directeur du développement commercial. Les actifs de la mer y sont cultivés et extraits par des méthodes naturelles. « La production s’ancre dans une démarche durable et écoresponsable avec 100 % d’énergie renouvelable, déclare Tristan Lagarde. Nous utilisons, par exemple, des jardins filtrants pour recycler les eaux du processus de fabrication et des modes d’extraction sans solvants chimiques. »
Une production écoresponsable
Toujours en quête de certification, le site vient d’obtenir le niveau le plus élevé du score EcoVadis, qui reflète la qualité du système de gestion de RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Il répond aux normes auxquelles sont soumis les produits OTC (over the counter drugs), qui s’appliquent à certains cosmétiques aux États-Unis et au Canada. « Nous avons décidé de mettre en place des suivis de production très strictes », précise Tristan Lagarde. L’objectif : produire leurs produits solaires et les commercialiser à l’international.
Phytomer peut ainsi viser les marchés nord-américains, entre autres. Depuis l’arrivée d’Antoine Gédouin, le groupe a pris une nouvelle direction stratégique : l’internationalisation. Les marchés hors France, dont les États-Unis, la Corée du Sud ou le Japon, représentent 80 % du chiffre d’affaires de la marque. Avec une croissance de + 8 % en 2017, « la marque se porte bien », affirme Tristan Lagarde. Aux États-Unis, une hausse de 15 % a d’ailleurs été enregistrée au premier trimestre 2018, par rapport à la même période l’an dernier.