Professionnels et politiques concernés par le thermalisme et le tourisme de bien-être se doivent d’anticiper les mutations pour maintenir une activité attractive et prospère.
À l’initiative de Serge Pilicer, la 2e édition des Entretiens de Vixouze a rassemblé plus de 350 acteurs de l’industrie touristique, les 7 et 8 septembre derniers. Sociologues, économistes, écrivains, spécialistes des nouvelles technologies, créateurs, investisseurs ; tous passionnés par le futur, venus au coeur du Cantal pour réfléchir et échanger sur ce qui se fera bientôt pour transporter, accueillir, héberger, visiter, découvrir… Thermalisme, thalassothérapie, bienêtre y ont fait l’objet d’un large débat, centré sur un sujet : Aqua bon ! Et si le thermalisme romain redevenait le thermalisme de demain ? Étaient invités à donner leur vision Sonia Ferrari, professeur italien de marketing du wellness, László Puczkó, fondateur de l’Observatoire du tourisme, de la santé et du spa, et Sylvain Serafini, président du groupe France Thermes. Pour l’expert hongrois, la démocratisation de l’accès au bien-être risque de reculer dans de nombreux pays, et de n’être plus qu’un produit de luxe. Pour l’homme d’affaires français, la santé deviendra un bien de consommation à haute valeur ajoutée nécessitant des investissements humains et matériels conséquents. Le thermalisme retrouvera sa place sociale et médicale, comme au temps des Romains.
L’absence de vision
Plus largement, un constat a également été établi à cette occasion : le regard porté vers le futur, certes encore incertain, permet de voir le présent et de témoigner qu’actuellement le règne du copier-coller, du faire comme son voisin et concurrent, est une pratique courante. Un manque d’originalité compétitive, de prévision, de capacité ou de volonté de bien se placer sur le marché de demain se révèle. Et tire son illustration par le fait que beaucoup d’investissements dans les établissements thermaux sont réalisés avec pour simple ambition de combler le retard par rapport à des concurrents. Pourtant, investir c’est prévoir.
À l’avant-garde
Enfin, et pour aller dans le sens des Entretiens dont l’objectif est d’interroger le futur, une question a été soulevée durant cette plénière : cherche-t-on à agir sur la démarche à l’égard des curistes ou sur le cadre de leur séjour, sur la station ? Le thermalisme, souvent capital pour l’économie locale, est une image et une composante de l’offre touristique d’une région, de son positionnement. Leurs responsables ne devraient-ils pas désormais raisonner « nouvelle génération » ? Nouvelle génération du métier, de l’offre. Nouvelle génération dans les réponses aux attentes-client, et pour préparer et se prémunir des changements qui vont irrémédiablement impacter les politiques de la santé en Europe. Être à l’avant-garde du futur, c’est inscrire le thermalisme et le bien-être dans un développement durable et pérenne en viabilité financière. Pour continuer la réflexion en 2018, la 3e édition des Entretiens de Vixouze se tiendra du 4 au 6 juillet prochain.
Edit du 14 décembre : La 3e édition des Entretiens de Vixouze se tiendra du 5 au 7 septembre 2018.